samedi 8 avril 2017

Aylan Kurdi

aylan kurdi

L’Humanité, Aylan Kurdi, l’enfant mort (-∞,+∞) 

Non, Aylan n’est pas la victime des ondes,
Mais des hommes cruels, et le martyr du monde,
Et la pesante mer tombe et s’appesantit
Sur le corps pourrissant de ce pauvre petit
Qui cherchait un asile et fuyait la guerre !
De ce frêle oiseau qui gémit et erre, 
L’aile cassée, voici donc le dernier port !

N’être âgé que de trois printemps et être mort !
Trois ans ! c’est l’âge où l’on sourit, où l’on rêve,
Et pour lui, c’est l’âge où l’on meurt sur une grève,
Sans même voir papa, sans même voir maman, 
Sans même voir le beau soleil au firmament,
Etouffé par les flots, ces énormes cordes,
A son âge pendu sans miséricorde ! 
Trois ans ! hélas, hélas ! Ô guerriers triomphants,
Que vous a-t-il donc fait, cet innocent enfant ?
Il est mort, vous l’avez tué, cœurs sauvages ! 
Il est mort, laissé seul sur un froid rivage,
Abandonné, jeté comme les ordures !
Il voulait jouer dans les vastes verdures,
Il faisait chaud dans son petit foyer détruit,
Sa mère le berçait pour qu’il dormît, la nuit,
Il ne reste plus rien à cet enfant : la vie,
La joie et la maison lui ont été ravies !

Trois ans, et il est mort, si petit et si beau,
D’une infâme façon, sans linceul, sans tombeau !
Ô guerriers, vous pouvez être fiers de vous-mêmes !
C’est votre victime, ce frêle enfant blême
Venu chercher un peu de paix, un peu d’amour,
Ce trépassé qui n’a vécu que cent vingt jours,
Qui fuyait son pays, terrifié par vos armes,
Et que pleure la mer, cette immense larme.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: