mardi 25 avril 2017

Conte: La fille d'une reine de fées (Partie II)

CONTE: LA FILLE D'UNE REINE DE FÉES (PARTIE iI)

La fille d'une reine de fées (Partie I)

II. Ce qui arriva à Hassan, après qu’il eut accepté la proposition de l’étranger 

L’éloquent voyageur, contant mille chimères,
Eblouit le pauvre cœur de la vieille mère
Par d’invraisemblables récits ; fourbe et subtil,
« Je m’appelle Loki, madame, lui dit-il,
Et je sais convertir les métaux ignobles,
Car je suis alchimiste, en or véritable.
Or d’enseigner ce bel art j’ai fait le serment,
Et j’ai trouvé votre fils d’un esprit charmant ;
Madame, avec votre permission, je peux être
Comme un père pour lui en étant son maître. »
La mère de Hassan ne vit point l’illusion
Et remercia Loki avec effusion,
Et même, pour montrer sa reconnaissance,
Lui prépara un grand souper. Dans sa jouissance,
Bien qu’il fût musulman, songeant à cet honneur,
Hassan s’oublia dans son immense bonheur
Et but beaucoup de vin. Du sommeil des ivrognes,
Comme un vieux portefaix après la besogne,
Il dormit, et sa mère aussi alla dormir.
En le voyant ainsi, son hôte alla ouvrir
La porte du logis en raillant cette épave
Et fit bientôt entrer quatre grands esclaves
Qui enveloppèrent, sur un signe de lui,
Avec rapidité et sans faire de bruit,
Le jeune homme dans une épaisse couverture. 

Comme pour subir une horrible torture,
A son réveil il se vit dans un coffre en bois,
Sur un navire errant dans des ondes sans lois.
« Ah ! traître ! s’écria-t-il, vil misérable !
Où suis-je, Dieu ! où est ma mère vénérable ? »
« Tais-toi, chien, répliqua l’infâme sans pitié,
Je n’ai qu’à faire un signe et tu seras châtié.
Tu vas venir avec moi, pour embrasser mon culte,
A la terre du feu. » Avec mille insultes
Hassan lui répondit. « A ce mahométan
Qui croit que son dieu est plus que moi inquiétant,
Donnez cinquante coups de fouet. » Le traître
Commanda ; on allait obéir au maître,
Quand le ciel s’obscurcit et l’océan gronda 
En molestant le navire qu’il inonda 
De mille flots furieux. Croyant la fin proche,
Les matelots terrifiés firent des reproches
A Loki, et crurent que le dieu de Hassan
Lui offrit son secours, de mort les menaçant,
D’autant plus que soudain il n’y eut plus de tempête.
Loki fut obligé, bien qu’il les trouvât bêtes,
De ne point écouter sa sombre vanité
Et traiter son captif avec humanité.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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