vendredi 7 avril 2017

La Fortune

LA fortune

Edward Burne-Jones, La Roue de la Fortune (1883)

Tournant sa roue que le vent embrase
Comme un incendie aux feux dévorants,
L’impitoyable Fortune écrase
L’humanité qui meurt en l’implorant.

En haut, cela chante ; en bas cela broie,
Elle raille l’orgueil des conquérants
Qu’elle mange comme de frêles proies
Comme un grand fauve les enfants errants,

La vanité des rois éphémères,
Des poètes, des héros, des rêveurs,
De toute cette sombre poussière
Qui disparaît dans un gouffre de pleurs !

Elle tourne sa roue, impassible
Comme une songeuse statue d’airain,
Sombre divinité invincible
Dont le front auguste est toujours serein.

L’Oubli vorace ronge les choses
Et de la chair des mortels se nourrit,
Et même un enfant aux deux joues roses
Est un fruit trop mûr qui déjà pourrit.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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