cave canem
Jean-Léon Gérôme, Cave canem, prisonnier de guerre à Rome (1881)
Le captif, vêtu seulement de ses chaînes,
Trop las pour la tristesse ou pour la haine
Et trop fatigué pour être irrité,
Songe sombrement dans l’obscurité.
Comme les philosophes hirsute,
Pareil à Adam après la Chute,
Il pense à sa patrie, à ses petits,
A ce fer cruel qui l’appesantit
Et appesantit aussi son âme
Et l’empêche d’embrasser sa femme,
De courir dans les bois pleins de soleil
Comme une coupe d’un bon vermeil
Qui réjouit le cœur de l’homme sombre.
Il mange son pain rassis dans l’ombre,
Ce festin du condamné. Près de lui
La belle Rome, vaste et nue, reluit
Tandis que le soleil latin raille
Ce combattant qui perdit la bataille
Et dont la hache est brisée et le cœur,
Vaincu, ne maudissant point les vainqueurs.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2092.
mardi 14 mars 2017
Cave canem
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