mercredi 15 mars 2017

La mort de Chatterton

la mort de chatterton 

Henry Wallis, La Mort de Chatterton (1856)

Chatterton a laissé la fenêtre ouverte
Pour que son âme, ainsi qu’une émanation,
S’envole dans toute la vaste création
Parmi les fleurs, les eaux et les herbes vertes,

C’est comme s’il dormait dans son lit funéraire,
Et mort comme il vivait, c’est-à-dire en rêvant,
Il s’en va dans le ciel, il s’en va dans le vent,
Rejoindre au firmament ses éternels confrères,

Poète qu’on croyait l’idiot de la famille
Car il lisait dans le livre de l’univers
Et des oiseaux errants écoutait les doux vers,
Et les chants de tout ce qui pullule et fourmille,

On raillait son esprit, son cœur et son génie,
Et lui rêvait, rayon perdu dans les rayons,
Doux comme une fille, frêle comme un haillon,
Songeant à des choses belles et infinies,

A la coupe de la nuit emplie d’étoiles
Qui sont d’autres mondes peut-être les soleils,
Où on ne dormirait pas du même sommeil,
Dans ces planètes qui errent comme des voiles !

Ô le poison était doux comme une ambroisie
Qui ouvre les portes de l’Olympe éternel !
Et tout ce qui erre dans le sentier du ciel
Du suicide chantait la sombre poésie.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: