jeudi 9 février 2017

Narcisse

Narcisse

Le Caravage, Narcisse (v.1595)

Sur une source limpide penché,
Le triste Narcisse, épris de lui-même,
Dans l’ombre d’un bois profond s’aime,
Aux mortels et aux immortels caché.

Il s’aime ainsi d’un amour éternel,
Maudit par l’une de ses victimes,
Chérissant son image sublime
Et ne voyant rien d’autre sous le ciel,

Embrassant ce beau mirage fuyant
Pareil à une amante volage ;
Rien dans la création ne soulage
Son cœur navré, s’aimant, se suppliant !

La nymphe Écho de son tourment sourit,
Vengée par la rêveuse Aphrodite 
Persécutant cette âme maudite
Qui s’envole lentement et périt,

La source, étant femme, semble chérir
Ce condamné au radieux visage,
Frêle comme elle et comme son image,
Et qui en la contemplant va mourir,

Dans son onde, comme un vaisseau brisé,
Perdu, jouet des océans sombres,
Cherchant un rivage dans les ombres,
Par les affres du voyage épuisé.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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