LA victoire
Louis Le Nain, Allégorie de la Victoire (v.1635)
Grande et impassible, la Victoire
Marche sur les vaincus, et dans sa main
Tient une palme et écrit l’Histoire
En oubliant les morts sans lendemains.
Bien que nul mot ne sorte de sa bouche,
Elle semble dire : « Gloire aux vivants ! »
Et lance des imprécations farouches
En contemplant les guerres et rêvant ;
Déité volage comme une femme,
Elle s’envole, car tel est son destin,
De mêlée en mêlée, de flamme en flamme,
Bénit le soir et maudit le matin,
Et sur maintes éphémères têtes
Vient poser sa couronne de lauriers
En rugissant comme la tempête
Et en respirant l’encens des guerriers
Qui berce son cœur plein de choses sombres
Comme un bois infini et enchanté
Où l’on entend la nuit, dans les ombres,
Les cris des voyageurs épouvantés ;
Son pied, blanc et frêle pourtant, écrase
Les blessés qu’elle foule, et dont les fers
S’enroulant autour d’eux, les embrasent,
Serpents sifflant l’harmonie de l’enfer.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2091.
mardi 14 février 2017
La Victoire
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: