dimanche 8 janvier 2017

Héro et Léandre

héro et léandre

William Etty, Héro et Léandre (1828)

Étendue sur le corps de son amant sans vie
Aux yeux par la houle comme sa lampe éteints,
Héro a accompli son ténébreux destin
En se jetant de sa tour, par les vents ravie.

Jadis son Léandre, nageur intrépide,
Pour voir son visage traversait le détroit,
Et il bravait les fiers éléments sans effroi,
La nuit paresseuse et ses flots rapides ;

Allant dans les ombres de l’Asie à l’Europe,
Pareil aux conquérants, appesanti de fers,
Il eût bravé sans peur les bêtes de l’enfer
Comme Orphée, et les mers pour sa Pénélope !

Et aujourd’hui, tous les deux rongés par les ondes,
Les deux amants sont morts sur les sombres écueils,
Et la mer est vêtue de sa robe de deuil,
En contemplant ces corps charmants et immondes !

Aphrodite n’a point sauvé sa prêtresse,
Rongée par les vers et jadis par les remords,
Car rien ne peut sauver de l’éternelle mort
Et de sa fatale et enivrante caresse.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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