dimanche 20 septembre 2015

Conte: L'âne aux sequins d'or (Partie IV)

CONTE: L'ÂNE AUX SEQUINS D'OR (PARTIE IV)


IV. Comment Farinello fut aidé par son oiseau bleu et sa carpe

Farinello fut mis par l’ogre au cœur d’airain
Dans un ténébreux et profond souterrain
Où seul un petit trou amenait la lumière.
« Ah ! la vieille et bonne femme de la chaumière,
Se dit Farinello, avait, hélas, raison !
Les hôtes de cette hasardeuse maison
Ne sortent pas vivants de leur noire demeure !
Ô Seigneur ! Faut-il que de la sorte je meure ? »
En gémissant ainsi et malgré son effroi,
Il se souvint de son oiseau. « De cet endroit
Viens me faire sortir, à ton serment fidèle ! 
S’écria-t-il, car je n’ai point, comme toi, d’ailes ! »
Et le petit oiseau bleu l’entendit et vint
Et de sa promesse sans tarder se souvint.
Il tenait dans son bec une petite branche :
« Tu seras libre et tu verras l’aurore blanche,
Dit-il à son maître, grâce à ce rameau vert. »
« Ce rameau ? Mais comment ? Il ne m’a rien ouvert. »
« Regarde seulement pour qu’il te délivre. »
Le rameau marcha et il n’eut qu’à le suivre
Pour sortir, quand il eut marché toute la nuit,
De l’obscur souterrain que nul mortel ne fuit.
Il trouva avec joie les bords de la rivière
Et son poisson lui vint sans faire la prière
Et dit : « Farinello, mon maître au si bon cœur,
Prends cette pelote de fil, marche sans peur
Et ne t’arrête que quand elle sera vide. »
Farinello, que la faim rendait livide,
Marcha, trouva en route une fontaine et but.
Mais la faim l’assaillit, et le pauvre ne sut
Quoi faire ; le fil prit fin toutefois. Avec joie
Farinello trouva, luisant comme la soie,
Un beau louis d’or pesant à son extrémité,
Et il mangea alors avec sérénité
Dans une auberge qu’il rencontra dans sa route.
Il était bien content de ce présent sans doute
Et il se délaissait dans sa chambre. « Pan ! pan ! »
Quelqu’un vint tout à coup, à la porte frappant.
C’était son bon oiseau, léger comme une abeille,
Qui portait cette fois au bec une corbeille
Remplie de beaux sequins d’or qui reluisaient. « Tiens,
Lui dit son oiseau bleu, pour t’aider je reviens.
Achète avec ceci la première chose
Que tu verras demain. Pour que tu te reposes
Je te laisse, mon bon maître. Tu trouveras
La fortune que tu cherches et qui t’éprouvera. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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