Conte: L'âne aux sequins d'or (Partie V)

CONTE: L'ÂNE AUX SEQUINS D'OR (PARTIE V) Conte: L'âne aux sequins d'or (Partie I) Conte: L'âne aux sequins d'or (Partie II)  Conte: L'âne aux sequins d'or (Partie III)  Conte: L'âne aux sequins d'or (Partie IV)  V. Ce que Farinello acheta avec ses sequins d’or, et ce qui lui arriva par la suite Farinello partit le lendemain dès l’aurore. Dans le même chemin il fit cent pas encore Et il vit un âne par son maître monté. Se rappelant ce que son oiseau avait conté, Il demanda : « Vendez-vous votre âne, bonhomme ? » Et l’ânier répondit, que Sergio on nomme : « Oui, mais seulement si vous m’en donnez bon prix. » « Je pourrai vous donner cent sequins d’or. » Surpris, Le bonhomme lui dit : « J’accepte votre offre. » Il lui vendit son âne et courut, le goinfre, De la bonne affaire qu’il crut faire ravi, Avant que l’acheteur sot ne changeât d’avis. Celui-ci essaya de son côté la bête, Mais ô surprise ! il crut avoir perdu la tête En voyant de dessous sa queue des sequins choir. « Seigneur ! s’écria-t-il, il est de mon devoir De cacher cet âne, source de ma fortune, Au jour clairvoyant et la nuit opportune Aux ténébreux desseins des sinistres voleurs ! Me prendre mon âne serait un grand malheur. » Et de peur des bandits et des funestes pièges, Farinello fit un grand bouchon de liège Qu’il mit sous la queue de son magique baudet. Il vit une horde de voleurs qui rôdait. « Vends-nous ton âne. » « Non » « Pour cette chose vile Tu auras cent sequins d’or. » « Même pour mille Je ne le vendrai point. » Les voleurs étonnés Tombèrent sur l’ânier, qui fut bien bâtonné, Et lui prirent l’âne, car ils devinèrent Qu’il valait beaucoup, et avec eux l’emmenèrent. Triste, Farinello en gémit et pleura Et, roué de coups, sur une pierre demeura En se lamentant : « Ah ! on m’a pris ma richesse ! Ô mon pauvre âne ! Ô fortune qui me blesse ! » L’oiseau bleu entendit encor ses gémissements Et vint lui demander en chantant doucement : « Qu’as-tu, mon bon ami ? » « On m’a pris ma fortune. » « Ton âne ? La route te sera opportune, Cherche sans te lasser et tu vas réussir A le retrouver, et tes jours vont s’adoucir. » [A SUIVRE] Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène