vendredi 18 septembre 2015

Conte: L'âne aux sequins d'or (Partie II)

CONTE: L'ÂNE AUX SEQUINS D'OR (PARTIE Ii)


II. Le présent qu’une fée fit à Farinello, ce qu’il en fit, et ce qu’il prit à une rivière qu’il rencontra dans son chemin

Farinello, après une longue errance,
Trouva une maison de belle apparence.
A la porte il alla frapper, mais rencontra
Une vieille femme qui soudain se montra
Et lui dit que c’était le dangereux repaire
D’un ogre qui rendit tristes mères et pères
Et aimait dévorer les imprudents humains.
« Tu devrais choisir, mon fils, un autre chemin.
Fuis bien vite ces lieux, continua-t-elle,
Ou ton aventure te sera mortelle. »
Et elle l’éloigna vite de la maison.
Elle était en effet fée et avait raison.
Dès que Farinello arriva chez elle,
Elle lui prépara le dîner avec zèle
Et pour qu’il n’eût plus faim alluma un grand feu.
« Mange, mon pauvre enfant, et chauffe-toi un peu. »
Lui dit-elle. Il le fit, et comme la nuit sombre
Appesantissait la forêt avec son ombre,
Il dormit chez elle. Le lendemain matin
La fée lui dit : « Comme tu tentes le destin
Et tu cherches partout la fortune volage,
Prends cet oiseau bleu qui t’aidera dans tes voyages
Et t’assistera comme un ami éternel
En te faisant toujours ouïr ses chants fraternels. »
Farinello, joyeux, remercia son hôtesse
Et partit. Doux mais avec grande tristesse,
L’oiseau chantait. Et son maître, qui fut joyeux,
Sentait que les larmes lui venaient aux yeux.
Il dit à son oiseau : « D’où viennent tes alarmes,
Mon pauvre ami ? Mes yeux s’emplissent de larmes. 
Ah ! tu es triste car tu es mon prisonnier !
Je vais te libérer, mon bon oiseau flânier. »
L’oiseau, sur un arbre, chanta à son maître :
« Merci, Farinello, merci de me permettre
D’être libre à nouveau. Poursuite ta route, cours,
Je viendrai, quand tu le voudras, à ton secours. »
Farinello bientôt trouva une rivière
Rendue transparente par la douce lumière.
Le voyageur s’assit et silencieusement
Admirait les poissons qui jouaient gracieusement.
Mais son ventre lui dit, à crier faim rapide :
« Prends un poisson de cette eau limpide
Et mets-le dans ton sac pour trouver à manger. »
Et Farinello, que la faim semblait changer,
Prit une carpe et continua sa route,
Fort las et sur son sort aussi rempli de doute.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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