CONTE: Le deux boîtes (PARTIE I)
I. Ce que fit la princesse pour cacher sa mauvaise
conduite à son époux, amoureux d’une jolie charbonnière
Un prince aima
une jolie charbonnière
Qu’il aimerait
jusqu’à son heure dernière,
Dit-il à ses
parents de cette liaison
Courroucés, et
qui, pour qu’il entendît raison
Et de cette
femme oubliât la bassesse,
Le firent marier
à une riche princesse
Qui, quoique
jeune encor, avait eu mille amants
Et pour une
princesse des jours bien infamants.
La nuit de ses
noces, pour cacher sa conduite
Au prince, elle
songea et envoya ensuite
Sa chambrière
dans la ville lui chercher
Une pucelle qui
consentît à coucher
Avec le fils du
roi. Dès qu’elle fut partie,
La chambrière
vit, pour en chercher sortie,
La belle
charbonnière qu’aimait le fils du roi,
Qu’elle ne
connaissait pas, en un sombre endroit,
Qui pleurait,
affligée. Elle dit à icelle
En l’examinant
des yeux : « Es-tu pucelle ? »
« Oui »,
répondit-elle, bien douce et sans mentir.
« Est-ce
que tu veux, pour cette nuit, consentir
A dormir avec le
fils du roi, ma belle ? »
Et comme elle l’aimait,
sans se montrer rebelle,
La charbonnière
qui avait de blonds cheveux
A la chambrière
répondit : « Je le veux.
Mais n’est-il
pas marié ? » « Si, mais son épouse
De te voir à sa
place ne sera pas jalouse.
Je ne puis t’expliquer
pourquoi, mais prends-en soin
Pour quelques
nuits, car la princesse en a besoin. »
« Qu’en
pensera le prince ? » A la charbonnière
Elle expliqua
encor : « A notre manière
Pour qu’il n’en
sache rien nous nous arrangerons.
Fais ton devoir
et à ta place nous songerons. »
La jolie charbonnière
alla donc, contente,
Coucher avec son
bel amant sans attente.
Avant l’aurore
elle dit au prince : « Je dois
Avoir un gage,
cet anneau dans votre doigt,
De notre
première nuit d’amour, mon maître. »
Et elle se garda
de se faire connaître.
Le prince, ne
voulant point la mécontenter
Et la voyant
pour cet anneau s’impatienter,
Le donna à sa
femme qui s’habilla, fervente
De partir, et
revint à la nuit suivante
Déguisée en
princesse, et à son amoureux,
Pour qu’elle fût
contente et son cœur bienheureux,
Demanda cette
fois son écharpe brodée
Qu’il avait
portée à son mariage et gardée.
Il consentit
encor. Et de son cher amant
Elle obtint sa
belle ceinture de diamants
A la troisième
nuit. La princesse infâme
Voulut redevenir
de son époux la femme
Afin d’en
profiter à son tour. Le mari
Ne s’en aperçut
point et n’en fut point marri.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
jeudi 18 juin 2015
Conte: Les deux boîtes (Partie I)
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