jeudi 4 juin 2015

Conte: Le berger et le mois de mars

CONTE: le berger et le mois de mars

Prospère et que le ciel clément et bon aidait,
Il y avait un berger jadis qui possédait
Des bêtes nombreuses comme les grains de sable
Et implorait les mois d’être favorables,
Pour son troupeau empli d’un religieux effroi
Quand l’hiver revenait et apportait le froid.
Les mois, qui exauçaient toujours ses prières,
Lui furent propices de la même manière,
Car jamais il ne les vit soudain hargner,
Et ses brebis et ses moutons furent épargnés.
Mars ne lui envoya point avec perfidie
Ni pluie, ni grêle, ni aucune maladie,
Qui pussent détruire son troupeau bien-aimé.
Content de n’en avoir point été alarmé,
Le berger, au dernier jour du mois difficile,
Se mit à l’insulter : « Tu as été docile
Comme une fillette ! Tu as épouvanté
D’autres troupeaux avec tes hasards fort vantés,
Mais moi, je ne te crains plus ! Bonjour les grives,
Adieu les maladies ! Le printemps arrive ! 
Disparais, Mars maussade, porteur de mille maux,
Tu ne peux faire aucun mal à mes animaux ! »
Mars l’entendit, furieux de son ingratitude,
Et se plaignit ainsi de son attitude
Auprès d’Avril son frère : « Ô, seigneur des vergers,
Pour que je me venge de ce petit berger
Et qu’il se repente de son insolence,
Prête-moi, pour que je lui montre ma violence
Et pour qu’il soit châtié, frère, trois de tes jours. »
Et Avril, qui l’aimait, lui prêta son secours
Et les lui donna. Mars courroucé qui erre
Parcourut en hurlant le ciel et la terre,
Rassembla tempêtes, fléaux, orages et vents,
Et les déchaîna sur le troupeau en rêvant.
Au premier jour moutons et brebis moururent,
Au deuxième agneaux, au troisième disparurent
Toutes les autres bêtes, emportées par la mort,
Et l’insolent berger en eut bien des remords.

[FIN DU CONTE: LE BERGER ET LE MOIS DE MARS]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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