CONTE: LA JEUNE FILLE AMOUREUSE DU ROSSIGNOL (PARTIE Ii)
II. Comment Belladonna prit la fuite, et pourquoi le
chapelain échoua à la ramener
Un jour qu’on invita sa mère à un
festin,
Belladonna, le cœur meurtri par le
destin
Et de ne plus revoir son amant
terrifiée,
Fut à la garde du vieux chapelain confiée.
Elle dit au gardien en la voyant partir :
« Chapelain, ô bon chapelain !
Souffrez-moi de sortir
Un peu de cette chambre, faire la
promenade
Et cueillir quelques-unes de ces belles
grenades
Devant notre porte, le sourire rendu. »
« Non, mon enfant, votre mère m’a
défendu
De vous laisser sortir. » dit le
chapelain fidèle. »
« Hélas ! pour loin d’ici m’enfuir
je n’ai point d’ailes,
Mais puisque de maman telle est la
volonté,
D’aller m’en chercher une ayez la bonté. »
« Pour cela, je veux bien. »
et il ouvrit la porte
De la fille qui se dit : « Qu’avant
qu’il ne parte
Je devienne mouche. » Et elle le
devint.
Rien de sortir de sa prison ne la
retint,
Et dehors elle dit : « Que
je sois moi-même. »
« Je vais maintenant chercher le
rossignol qui m’aime
Et que j’aime, et rien ne nous fera plus
souffrir. »
Et Belladonna se prit alors à courir
Les champs qui l’entouraient, partie à
sa recherche.
Elle continuait son éternelle marche,
Et le chapelain revint. De ne plus la
revoir
Il s’étonna. « Pourtant, j’ai bien
fait mon devoir !
Pensa-t-il, et ici elle était retenue.
Pour sortir que fit-elle ? Qu’est-elle
devenue ? »
Et il chercha partout, mais inutilement.
La mère de la fête revint tranquillement,
Elle fut irritée de cette fuite,
Injuria le chapelain et se calma ensuite
Et lui ordonna de partir la retrouver.
Le chapelain, confus, ne pouvait qu’approuver,
Il voyagea longtemps et vit la beauté
fière
Se reposant au bord d’une calme rivière.
« Belladonna, ma fille, dit-il, n’ayez
point peur !
Madame vous pardonne. » Mais ces
propos trompeurs
Ne séduisirent point notre jeune fille
Qui en les entendant se changea en
anguille,
Faisant un saut dans la rivière
promptement.
Pour ne pas l’effrayer il s’approcha
lentement,
L’appela, la chercha, mais le vieux
bonhomme,
Surpris, ne revit plus alors la jeune
dame
Et ne vit qu’une anguille qui faisait
mille tours
Dans le ruisseau. Comme ravie par les
vautours,
Belladonna s’était dans les airs
envolée.
Il revint, la nuit, à la mère désolée,
Et lui dit : « J’ai pu
voir votre fille, elle était
Près d’une rivière, et rien ne l’inquiétait.
Mais en m’apercevant avancer vers elle
Elle a disparu, et seule une anguille
frêle
Se jouait à sa place dans les eaux du
ruisseau. »
« Ce n’est point une anguille, mais
ma fillette, sot !
S’écria la mère, si tu l’avais prise
Elle serait revenue, cette folle éprise,
A son premier état. Te voilà averti
De son secret ; maintenant pars. »
Et il repartit.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
dimanche 14 juin 2015
Conte: La jeune fille amoureuse du rossignol (Partie II)
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