samedi 13 juin 2015

Conte: La jeune fille amoureuse du rossignol (Partie I)

CONTE: La jeune fille amoureuse du rossignol (PARTIE I)

I. Ce que la mère de Belladonna lui fit, quand elle sut qu’elle était amoureuse d’un rossignol

Le bon ciel clément à une femme donna
Une fille du doux nom de Belladonna,
Si jolie, si jolie, qu’elle était sans pareille.
Son front charmait les yeux et sa voix les oreilles,
Les fées lui firent, à sa naissance, de surcroît,
Toutes sortes de dons grâce à leurs sorts adroits,
Entre autres celui de changer de forme.
Elle grandissait et redoublait de charme ;
Qu’elle épouserait un prince il y avait à parier.
« Maman, je suis grande et j’aimerais me marier »,
Confia Belladonna un jour à sa mère.
« Comment ! s’écria-t-elle alors, quelle chimère !
Quelle folie ! Tu n’as pas encore quinze ans. »
La fillette insista cependant en disant :
« Mais je veux me marier ! Je suis grande et belle. »
« Je ne veux point être à tes désirs rebelle,
Dis-moi, Belladonna, le nom de ton élu. »
« Ce n’est point un homme, ma mère, qui m’a plu,
Et je veux épouser le rossignol qui chante
Sur notre grenadier. » « Tu es bien méchante
De te moquer ainsi de ta maman, ou bien
Tu perds la raison. » Mais elle n’entendit rien :
« C’est lui que j’aime, mère, et lui aussi m’aime ! »
« Tu pourrais épouser le fils du roi même,
Et tu veux pour mari un vilain animal ! 
Se désola la mère, cet amour est un mal
Qui te ronge l’esprit, c’est la ruse du diable ! 
Prends un riche seigneur, jeune, beau et aimable
Qui te rendra heureuse et tu rendras heureux. »
« Du rossignol mon cœur, maman, est amoureux !
Répéta la fillette à sa mère ridée,
Et vous ne me ferez  jamais changer d’idée. »
« Hélas ! Belladonna, tu vas bien en souffrir !
Derrière lui veux-tu dans les arbres courir ?
Pour le suivre partout n’es-tu pas trop grande ? »
« Grâce aux fées et à leurs magiques offrandes
Je puis en rossignol moi aussi me changer. »
De ces étranges feux redoutant le danger
Et voyant que sa fille était inébranlable,
Elle enferma à double tour la misérable
Et elle prit le soin, avant, de l’avertir
Qu’elle ne la laisserait de sa prison sortir
Que si elle oubliait son amant et sa flamme,
Et la fille pleurait à déchirer l’âme.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: