CONTE: La jeune fille amoureuse du rossignol (PARTIE I)
I. Ce que la mère de Belladonna lui fit, quand elle
sut qu’elle était amoureuse d’un rossignol
Le bon ciel
clément à une femme donna
Une
fille du doux nom de Belladonna,
Si
jolie, si jolie, qu’elle était sans pareille.
Son
front charmait les yeux et sa voix les oreilles,
Les
fées lui firent, à sa naissance, de surcroît,
Toutes
sortes de dons grâce à leurs sorts adroits,
Entre
autres celui de changer de forme.
Elle
grandissait et redoublait de charme ;
Qu’elle
épouserait un prince il y avait à parier.
« Maman,
je suis grande et j’aimerais me marier »,
Confia
Belladonna un jour à sa mère.
« Comment !
s’écria-t-elle alors, quelle chimère !
Quelle
folie ! Tu n’as pas encore quinze ans. »
La
fillette insista cependant en disant :
« Mais
je veux me marier ! Je suis grande et belle. »
« Je
ne veux point être à tes désirs rebelle,
Dis-moi,
Belladonna, le nom de ton élu. »
« Ce
n’est point un homme, ma mère, qui m’a plu,
Et
je veux épouser le rossignol qui chante
Sur
notre grenadier. » « Tu es bien méchante
De
te moquer ainsi de ta maman, ou bien
Tu
perds la raison. » Mais elle n’entendit rien :
« C’est
lui que j’aime, mère, et lui aussi m’aime ! »
« Tu
pourrais épouser le fils du roi même,
Et
tu veux pour mari un vilain animal !
Se
désola la mère, cet amour est un mal
Qui
te ronge l’esprit, c’est la ruse du diable !
Prends
un riche seigneur, jeune, beau et aimable
Qui
te rendra heureuse et tu rendras heureux. »
« Du
rossignol mon cœur, maman, est amoureux !
Répéta
la fillette à sa mère ridée,
Et
vous ne me ferez jamais changer d’idée. »
« Hélas !
Belladonna, tu vas bien en souffrir !
Derrière
lui veux-tu dans les arbres courir ?
Pour
le suivre partout n’es-tu pas trop grande ? »
« Grâce
aux fées et à leurs magiques offrandes
Je
puis en rossignol moi aussi me changer. »
De
ces étranges feux redoutant le danger
Et
voyant que sa fille était inébranlable,
Elle
enferma à double tour la misérable
Et
elle prit le soin, avant, de l’avertir
Qu’elle
ne la laisserait de sa prison sortir
Que
si elle oubliait son amant et sa flamme,
Et
la fille pleurait à déchirer l’âme.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
samedi 13 juin 2015
Conte: La jeune fille amoureuse du rossignol (Partie I)
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