CONTE: La mule sans frein (partie i)
I. La requête que fit une noble dame à la cour d’Artus, roi de Bretagne Artus, roi de Bretagne, brave, épris des duels,
Tenait cour plénière,
jadis, à Carduel
Où il était aux
fêtes de la Pentecôte.
On voyait des
dames et des barons côte à côte
Et de grands
chevaliers nommés par le destin.
Ce n’étaient que
liesse, tournois et festins
Qui égayaient
doucement la cité entière.
Au second jour
de cette assemblée altière,
On quittait la
table, quand on vit arriver
Sur une mule sans
frein qu’on ne pouvait priver
Et sans licol,
une dame dans la prairie
Qui était fort
belle et vêtue avec braverie.
Cette vue rendit
tous les convives curieux ;
Qui était cette
dame au nom mystérieux
Et que nul
invité ne put reconnaître ?
Le roi, la reine
et tous se mirent aux fenêtres,
Et chacun
cherchait à deviner qui était
Cette voyageuse
qui point ne s’arrêtait,
Belle et solitaire,
solitaire et belle,
Sans serviteur
sur sa monture rebelle,
Et ce qu’elle
voulait. On vit son doux front pur
Quand elle
arriva au manoir et près des murs.
Voulant montrer
à cette beauté leur courtoisie,
Chevaliers et
pages, emplis de poésie,
Volèrent au-devant
d’elle, s’empressant de l’aider
A descendre de
sa mule et la guider.
On vit alors que
son visage aux doux charmes
Qui montrait sa
douleur, était mouillé de larmes,
Et les signes de
sa noblesse et sa vertu.
Elle fut
conduite devant le roi Artus.
Elle lui fit une
profonde révérence,
Le salua avec
grande déférence,
Essuya ses yeux
et de venir à sa cour
S’excusa, car
elle lui demandait secours.
« Quel est
donc votre ennui, ma noble demoiselle ?
Lui demanda Artus.
Avec bravoure et zèle
Nous le
soulagerons, mes chevaliers et moi,
Et nous
consolerons votre farouche émoi.
Parlez donc sans
crainte, et que rien ne vous alarme,
Pour occire
votre ennemi nous brandirons les armes. »
En montrant sa
mule la dame dit : « Voyez :
On m’a volé le
frein de ma mule. Soyez
Béni, ainsi que
tous les preux qui vous entourent !
Je veux qu’un de
vos braves chevaliers me secoure
En bravant le
danger pour le reconquérir.
C’est le seul
remède qui puisse me guérir ;
Je pleurerai
jusqu’à ce qu’on me le rapporte.
Je suis venue,
seigneur, frapper à votre porte
Car vous avez
plus de preux que les pluies d’hiver
Et dont les
travaux sont chantés par l’univers. »
Elle pria Artus,
qu’elle appela son maître,
En pleurant
encore, de bien vouloir permettre
A l’un de ses
braves de secours lui porter.
« Mon
champion, ajouta la dame, avec fierté
Sera conduit par
ma mule au champ de bataille.
Pour prix de son
courage et de ses entailles,
Il deviendra,
lorsqu’il me reviendra vainqueur,
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
samedi 9 mai 2015
Conte: La Mule sans frein (Partie I)
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