CONTE: LE CHÂTEAU SUSPENDU DANS LES AIRS (PARTIE II)
II. Comment le pêcheur découvrit les vertus de sa
vieille tabatière, et ce qu’il en fit
Notre jeune pêcheur, quand il pensa tout
vain,
De son village et de son foyer se
souvint
Et de la mer qui lui fut souvent
généreuse
Même quand la pêche lui fut onéreuse.
Il reprit donc de son village le sentier
Retrouver sa cabane, reprendre son
métier
Et braver du destin la rude inclémence,
Mais quand il arriva, devant la mer
immense,
Il ne revit plus son bateau que prit
Mistrau
Et sa cabane était comme ces lieux
spectraux
Où personne n’entre et dont le mystère
effare.
Seuls son grappin restait et des bouts
d’amarres
Qu’il contempla avec peine, à moitié
pourris.
Il entra donc dans sa cabane, mal nourri
Et bien désespéré, malgré son courage,
Et fouilla dans les poches de son beau
cirage
En y cherchant quelque pièce de cent
sous,
Mais il ne trouva, par-dessus et
par-dessous,
Rien, hormis sa vieille tabatière
offerte
Par son beau-frère, et de cette
découverte
Mécontent, il allait la jeter dans un
coin
En pensant qu’il ne va pas en avoir
besoin,
Puis se ravisa en se disant que
peut-être
Il y avait du tabac. Dès qu’il l’ouvrit,
« Maître,
Lui dit une voix, vous ne serez point
trahi.
Pour votre service qu’y a-t-il ? »
Ebahi
D’entendre parler sans qu’il ne vît
personne,
A cette voix pareille à une enfançonne
Il dit : « Pour le
moment, sans vouloir chagriner,
J’aimerais une table avec un bon dîner. »
Aussitôt se dressa devant lui une table
Pareille à celle d’un grand roi
redoutable,
Emplie de pain, de viande, de café et de
vin.
Lui qui avait jeûné, de la voir il
devint
Fou de joie, et mangea avec
gloutonnerie.
Quand il n’eut plus faim et soif, avec
coquinerie,
Il ordonna d’être transporté à l’endroit
Où dormait cette nui-là la fille du roi.
Il s’éleva doucement au-dessus des
nuages,
Et par le vent porté fit un galant
voyage
Et fut bientôt sur un lit souple déposé
Où dormait la princesse au visage rosé,
Belle comme le jour, à la douce haleine,
Au souffle parfumé qu’on entend à peine.
Notre jeune pêcheur chastement la
couvrit
Et à l’aurore, pour s’en aller, il
rouvrit
Sa tabatière avant le réveil de la belle.
Il contemplait, pendant trois jours, sa
colombelle,
Et se faisait servir de somptueux repas.
De sa douce beauté il ne se lassait pas
Et il était épris de ses divins charmes,
Et s’en allait, pour ne point lui causer
d’alarmes,
Pareil à un voleur, aimant la
surveiller,
A l’aurore, laissant le jour la
réveiller.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
vendredi 27 mars 2015
Conte: Le Château suspendu dans les airs (Partie II)
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