CONTE: Le château suspendu dans les airs (PARTIE I)
I. Les trois seigneurs auxquels un jeune pêcheur
maria ses trois sœurs, et ce qui lui arriva par la suite
Un bon pêcheur,
jadis, n’avait pour seules mannes
Qu’un bateau,
ses filets et une cabane
Petite et qu’on
voyait qui contemplait la mer.
Mais notre
bonhomme n’en était point amer
Car il avait un
fils de bien bonne mine
Qui combattait
avec lui les jours de famine
En allant à la
pêche, et qui, lorsqu’il passait,
Entendait soupirer
quand sa froideur lassait,
Et trois jolies
filles presque du même âge,
Belles comme
leur mère et à son image.
Le pêcheur, bien
âgé, mourut ; son fils devint
Le chef de
famille, et le fardeau lui revint
De partir chaque
jour à la mer étonnée
Ramener à manger
à toute sa maisonnée.
Un jour qu’il
partait aux matinales lueurs,
Il vit à sa
porte trois augustes seigneurs
Qui lui demandèrent
à rester dans sa demeure
Pour se délasser
du voyage quelques heures.
Il les accueillit
et satisfit leur désir.
La beauté de ses
sœurs leur fit tellement plaisir
Que tous les
trois devinrent amoureux, prièrent
Leur hôte d’être
leurs époux, et se marièrent
Avec les beautés
qui dirent oui en rougissant.
Les trois
seigneurs étaient en vérité puissants,
Et chacun d’eux
était le roi d’un royaume :
Le roi des
Poissons était le premier homme,
L’autre le roi
des Rats, le dernier des Oiseaux,
Et ils étaient
tous les trois des mondamoiseaux.
Après la noce,
avant de quitter leur beau-frère,
A partir, d’abord,
les trois se préparèrent
Puis lui firent
chacun un présent : deux d’entre eux,
Qui lui
semblaient être plus bons et généreux
Que leur
confrère, lui offrirent des bourses
Pleines d’or,
alors qu’il avait peu de ressources,
Et de le
dernier, comme s’il n’était pas roi,
Ne lui offrit,
hélas, malgré son grand arroi,
Au lieu d’une
bourse, qu’une vieille tabatière,
Que le jeune
pêcheur, d’une âme trop altière
Pour lui en
demander l’utilité, cacha
Dans sa vareuse,
sans l’ouvrir, et sa fâcha
En pensant que c’était
une moquerie infâme
De ce roi riche
et qui prit sa sœur pour femme.
Les trois sœurs
partirent donc avec leurs maris.
Ennuyé, le
pêcheur s’en alla à Paris ;
Sa bourse bien
garnie et sa belle figure
Semblaient être
au jeune homme heureux de bon augure,
Il s’habilla
comme un bourgeois cossu, vivant
Sans qu’il ne
manquât de rien. Les jours se suivant,
Et comme il ne
comptait jamais ses dépenses
Et que la
jeunesse à demain jamais ne pense,
Il finit par
vider sa bourse, et fut chassé
De sa maison, et
comme un hère trépassé
Il fut oublié de
ses amis volages
Et il n’eut
droit qu’à leurs méchants persiflages.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
jeudi 26 mars 2015
Conte: Le Château suspendu dans les airs (Partie I)
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