dimanche 23 novembre 2014

La mort et l'oubli

La mort et l'oubli

Mort, Sphinx qui attend en ployant ses ailes
Dans l’incommensurable immensité,
Et qui, dans l’ombre, contemple avec zèle
Les hommes errants dans la noire cécité,

Captifs maudits d’un monde éphémère
Dont ils se croient les maîtres souverains,
Bercés par les hymnes des chimères
Qui les plongent dans un sommeil d’airain !

Tu aiguises tes serres sanglantes
Sur le roc éternel de nos espoirs,
Et tu guettes ta proie indolente
Dans les ténèbres du firmament noir,

Et, quand vient le moment redoutable,
Tu l’emportes sur tes ailes de géant
En traversant les nuées insondables
Jusqu’à l’éternel et calme néant !

Tu dis : « Mère, caresse ta progéniture,
Amants, aimez-vous ! Vous allez revenir
A l’abîme dont viennent les créatures
Pour me supplier et pour me bénir ! »

Ô, amours ! Printemps ! Rayons de l’aurore !
Tout est ténèbres, hélas, dans cet univers.
Combien de temps nous reste-t-il encore ?
Peu ! Pas assez ! Car le gouffre est ouvert,

Nous tombons chaque jour dans l’ombre éternelle !
L’oubli nous ensevelit lentement
Comme la flamme qui consume tout en elle,
Et nous nous évaporons tristement,

Volages fumées dont rien ne reste,
Hormis l’odeur qui hante les vivants,
Et qui s’envolent, terribles et lestes,
Dans l’au-delà immense en rêvant !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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