La tristesse du Soleil
De reluire pour
les hommes et briller ici-bas
Pour être le pâle
témoin de leurs fautes !
Chaque matin, je
quitte l’Olympe à la cime haute
Et la couche de
Thétis, nymphe aux cheveux d’or
Qui doucement
sourit et paisiblement dort,
Et monté sur mon
char, la blanche Aurore
M’ouvre les portes
du jour qui hésite encore
A briller, et
attend, enfant craintif,
Contemplant comme
Ariane la mer et les récifs,
Que je vienne, le
flambeau à la main, de lumière
Emplir le monde
qui me dit des prières !
Jupiter, le
Zodiaque m’a vu errer souvent
Mu par quatre
chevaux rapides comme le vent,
Pour les mortels
quitter ma demeure éphémère
En laissant gémir
mes épouses amères
Qui me chérissent
et espèrent mon prompt retour,
Qui bénissent la
nuit et maudissent le jour
Et rêvent de mes
douces et amoureuses caresses
Au firmament
disant mon nom avec paresse ;
Les hommes sont
mauvais ! Pourquoi rayonner,
Pourquoi voir
leurs péchés et les leur pardonner ?
Leurs cœurs sont
pleins d’ombre, alors qu’ils y restent !
Ô, je les abhorre
comme ils me détestent !
Que leur monde
devienne une éternelle nuit ! »
Jupiter répondit
au Soleil qui reluit :
« Des dieux
de l’Olympe tu m’es le plus cher. Sache
Que mon cœur sera
triste et sombre si tu caches
Au monde et aux
hommes tes rayons éternels.
Tu brilles pour
les bons et pour les criminels
Et nulle douceur à
ta douceur n’est égale,
Mais si tu veux
plonger dans l’ombre fatale
Cet univers
maudit, que tout devienne hiver. »
Le monde devint d’un
linceul de nuit couvert,
Tout devint
ténèbres et tout devint solitude,
Les mortels, encor
plus farouches que d’habitude,
Etaient plus
criminels, plus voleurs, plus brigands,
Montraient l’épée
avec un sourire arrogant
Aux femmes et aux
vieillards dans leurs humbles chaumières ;
La pitié s’en alla
avec la lumière ;
Gloire aux plus
forts ! Et gloire aux gueux et aux méchants !
Aveuglés, les
hommes guidés par leurs penchants
Les plus mauvais,
étaient des vautours infâmes
Qui pillaient les
demeures et violaient les femmes
Publiquement,
houles qui s’abattent sur la mer,
Car tout était
cachette pour ces fauves de l’enfer
Et antre ténébreux
pour ces bêtes sauvages.
Le Soleil éploré,
voyant tous ces ravages,
Dit à Jupiter : « Ô,
ténèbres ! Ô, noirs péchés !
En voulant châtier
les hommes, je leur ai caché
L’aurore
rayonnante et le jour sublime,
Mais la nuit est
devenue l’alliée de leurs crimes !
Ils profitent des
ténèbres et du noir firmament
Pour voler sans
regret, tuer impunément
Et terrasser les
faibles ! Il faut que je rayonne,
Ils sont plus
féroces quand le jour les abandonne,
La nuit ne les
endort point, ces mortels maudits ! »
Jupiter, le
sourire aux lèvres, répondit :
« Va,
rayonne. Maintenant tu sais quel est ton rôle,
Ta lumière
adoucit, protège et console
Les veuves dans
leurs chaumières et les pauvres en haillons,
Et les hommes
pèchent moins sous les rayons. »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
jeudi 16 août 2012
La tristesse du Soleil
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