Les trois vœux
D’être clément, et
le ciel d’être moins hautain
Et de se pencher
un peu pour voir son ombre.
Il gémissait,
seul, dans les ténèbres sombres,
N’ayant point de
femme et n’ayant point d’enfants,
Disant à
Dieu : « Vous êtes radieux et triomphant,
Tout vous obéit,
les hommes et les choses,
La nuit au front
noir et l’aurore aux doigts roses,
Et toute la
création, qui vous voit à genoux,
Vous implore comme
moi, courbée devant vous !
Pitié, Seigneur !
Maintes fois, sans nourriture,
Je me suis
endormi. La faim me torture
Et tous mes jours
sont des jours de jeûne éternel !
Vous souriez aux
pécheurs, aux sombres criminels ;
Mon cœur est pur
et je ne vois point reluire
Pour me consoler,
votre éternel sourire,
Et pourtant vous
êtes doux et miséricordieux !
Ô, suis-je donc le
seul que ne voit point Dieu ?
Suis-je maudit,
moi qui vous aime et vous adore ?
Quand tout est
éclairé par votre aurore,
Ne verrai-je
jamais sur moi tomber vos rayons,
Rongé par la misère
et vêtu de haillons,
Cadavre vivant et
que les vers tourmentent ?
Les heures et les
années passent, sœurs véhémentes,
Et moi je gémis en
espérant votre amour
Et j’erre
appesanti par le fardeau des jours. »
Une
nuit, tandis qu’il priait de la sorte,
Le pauvre hère vit
une mystérieuse porte
S’ouvrir soudain
dans les insondables cieux.
Tremblant et
étonné, il ferma ses yeux,
Aveuglé par le
jour de cette lumière étrange.
Quand il les
rouvrit, il vit devant lui un ange
Qui lui
dit : « Manant, le Seigneur m’envoie à toi,
Comme tout
ici-bas, il t’entend et te voit
Et il exaucera
trois de tes prières.
Tu ne me verras
plus dans ta chaumière,
Songe avant de
parler. » Le manant promptement
Dit : « Etre
riche comme Crésus et Lokiman
Est mon premier
souhait. » Son bouge misérable
Devint château. Il
dit : « Ô, ange vénérable !
Je veux être
certain d’aller au paradis »
L’ange le
contempla un instant et lui dit :
« Dieu doit
voir ce que tu feras de tes richesses
D’abord. Fais un
troisième vœu, car le temps presse
Et je dois m’en
aller auprès du Seigneur. »
Le manant
s’écria : « Ô, ange aux douces lueurs !
Je veux être aimé
de toutes les femmes que j’aime »
Et l’ange
répondit : « Sache que Dieu lui-même
Sur le cœur d’une
femme n’a que peu de pouvoir. »
Et s’envola, radieux,
dans le firmament noir.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
samedi 21 juillet 2012
Les trois vœux
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: