lundi 30 juillet 2012

La conversion d’Hamza


La conversion d’Hamza


 A l’heure où le matin béni emplit le ciel
De ses rayons doux, comme un flambeau éternel,
Hamza revenait, après une nuit de chasse,
Du désert qui avait rendu sa jument lasse
Mais n’avait point lassé son redoutable bras.
En passant à Mecque, le père d’Imarah
Et qui était aussi l’oncle du prophète
Rendait leurs saluts en inclinant la tête
A tous ceux qu’il croisait, qu’ils fussent riches ou manants,
Et souriait doucement aux pauvres en leur donnant
A boire, et leur faisait discrètement l’aumône,
Et il était pareil au soleil qui rayonne
Sur terre et dans le ciel, auguste et généreux,
Chevalier formidable et doux aux malheureux
Qui inspirait autant d’amour que d’épouvante.

Arrêté tout à coup par l’humble servante
D’Abdullah ibn Jadan, et qui était en pleurs,
Elle lui dit, courbée par sa noire douleur :
« Ô, Abu Imarah, il faut que je vous dise
Ce qui s’est passé, ou que Dieu me méprise !
Quand vous n’étiez point là, ce suppôt de Satan
Abul-Hakam, de votre absence profitant,
Rudoya Mahomet et lui dit maintes choses
Tellement horribles que devant vous je n’ose
Les dire, car je crains votre colère, Seigneur !
Le regardant avec son sourire railleur,
Il l’insulta avec des paroles viles
Et lui ordonna de quitter la ville
S’il tient à la vie. » « A-t-il vraiment fait cela ? »
Demanda Hamza. « Oui, vrai comme je vous vois là,
Il l’a fait. » Répondit la servante. Calme et sombre,
Et son regard radieux s’emplissant soudain d’ombre,
A sa jument il fit changer de direction.
Voyant Abul-Hakam dont les malédictions
Sur Mahomet et son dieu tombaient encore
Et qui était avec ses reîtres qui adorent
Comme lui, mille affreuses et noires divinités,
Le poing fermé et l’œil en flamme, sans méditer,
Hamza descendit de sa noire monture.
Abul-Hakam le vit et il dit : « Je jure
Que j’égorgerai une chèvre et dormirai nu
Pour accueillir notre hôte. Qu’il soit le bienvenu !
Bonjour, père d’Imarah. » Hamza, impassible,
Sans répondre, lui donna un coup si terrible
Et si formidable, qu’il tomba loin devant lui,
Et dit à Abujahl : « Ce matin, j’ai ouï
Que profitant de mon absence éphémère
Tu insultas, pendant qu’il disait une prière,
Mahomet, prophète d’Allah et mon neveu.
Ose encore toucher à l’un de ses cheveux
Et c’est ta tête impie qui en sera coupée.
Estime-toi heureux, car je n’ai point mon épée.
Le dieu de Mahomet est aussi le mien
Et sur mon honneur, je jure que celui qui vient
Lui chercher querelle, me cherche aussi querelle.
Je le garderai dans l’ombre de mon aile.
Vous voilà avertis. Et toi, ennemi de Dieu,
Rends-moi mon coup, si tu l’oses. » Restés silencieux,
Tous ces pâles vautours, d’habitude farouches,
N’osèrent point lever le bras ou ouvrir la bouche
Et Hamza s’en alla sur sa rapide jument
A son neveu béni dire qu’il est musulman.


 Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

2 commentaires:

  1. Il s agit d un récit biographique de Hamza(l oncle du prophète) qui a insisté beaucoup plus sur ses qualités que sur ses défauts.Le côté historique est pris en considération mais on ne peut le constater que si c etait le cas pour décrire ses conquetes religieuses ..

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  2. Je dirais qu'il s'agit plutôt d'un poème épique qui, comme vous le dites, met l'accent sur les qualités chevaleresques et belliqueuses du personnage. Merci de l'avoir lu et commenté.

    Cordialement,
    M.Yosri

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