La conversion d’Hamza
De ses rayons
doux, comme un flambeau éternel,
Hamza revenait,
après une nuit de chasse,
Du désert qui
avait rendu sa jument lasse
Mais n’avait point
lassé son redoutable bras.
En passant à
Mecque, le père d’Imarah
Et qui était aussi
l’oncle du prophète
Rendait leurs
saluts en inclinant la tête
A tous ceux qu’il
croisait, qu’ils fussent riches ou manants,
Et souriait
doucement aux pauvres en leur donnant
A boire, et leur
faisait discrètement l’aumône,
Et il était pareil
au soleil qui rayonne
Sur terre et dans
le ciel, auguste et généreux,
Chevalier formidable
et doux aux malheureux
Qui inspirait
autant d’amour que d’épouvante.
Arrêté tout à coup
par l’humble servante
D’Abdullah ibn
Jadan, et qui était en pleurs,
Elle lui dit,
courbée par sa noire douleur :
« Ô, Abu
Imarah, il faut que je vous dise
Ce qui s’est
passé, ou que Dieu me méprise !
Quand vous n’étiez
point là, ce suppôt de Satan
Abul-Hakam, de
votre absence profitant,
Rudoya Mahomet et
lui dit maintes choses
Tellement horribles
que devant vous je n’ose
Les dire, car je
crains votre colère, Seigneur !
Le regardant avec
son sourire railleur,
Il l’insulta avec
des paroles viles
Et lui ordonna de
quitter la ville
S’il tient à la
vie. » « A-t-il vraiment fait cela ? »
Demanda Hamza. « Oui,
vrai comme je vous vois là,
Il l’a fait. »
Répondit la servante. Calme et sombre,
Et son regard
radieux s’emplissant soudain d’ombre,
A sa jument il fit
changer de direction.
Voyant Abul-Hakam
dont les malédictions
Sur Mahomet et son
dieu tombaient encore
Et qui était avec
ses reîtres qui adorent
Comme lui, mille
affreuses et noires divinités,
Le poing fermé et
l’œil en flamme, sans méditer,
Hamza descendit de
sa noire monture.
Abul-Hakam le vit
et il dit : « Je jure
Que j’égorgerai
une chèvre et dormirai nu
Pour accueillir
notre hôte. Qu’il soit le bienvenu !
Bonjour, père d’Imarah. »
Hamza, impassible,
Sans répondre, lui
donna un coup si terrible
Et si formidable,
qu’il tomba loin devant lui,
Et dit à Abujahl : « Ce
matin, j’ai ouï
Que profitant de
mon absence éphémère
Tu insultas,
pendant qu’il disait une prière,
Mahomet, prophète
d’Allah et mon neveu.
Ose encore toucher
à l’un de ses cheveux
Et c’est ta tête
impie qui en sera coupée.
Estime-toi
heureux, car je n’ai point mon épée.
Le dieu de Mahomet
est aussi le mien
Et sur mon
honneur, je jure que celui qui vient
Lui chercher
querelle, me cherche aussi querelle.
Je le garderai
dans l’ombre de mon aile.
Vous voilà
avertis. Et toi, ennemi de Dieu,
Rends-moi mon
coup, si tu l’oses. » Restés silencieux,
Tous ces pâles
vautours, d’habitude farouches,
N’osèrent point
lever le bras ou ouvrir la bouche
Et Hamza s’en alla
sur sa rapide jument
A son neveu béni
dire qu’il est musulman.
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
lundi 30 juillet 2012
La conversion d’Hamza
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Il s agit d un récit biographique de Hamza(l oncle du prophète) qui a insisté beaucoup plus sur ses qualités que sur ses défauts.Le côté historique est pris en considération mais on ne peut le constater que si c etait le cas pour décrire ses conquetes religieuses ..
RépondreSupprimerJe dirais qu'il s'agit plutôt d'un poème épique qui, comme vous le dites, met l'accent sur les qualités chevaleresques et belliqueuses du personnage. Merci de l'avoir lu et commenté.
RépondreSupprimerCordialement,
M.Yosri