dimanche 29 juillet 2012

Aux trois présidents


Aux trois présidents


 Ô, pour que vous régniez aujourd’hui,
Maints héros éternels dont l’œil reluit
Sont tombés en montrant leurs blessures
A leurs bourreaux, âmes maudites et impures,
Et au monde qui les bénit, courbé !
Ô, maints pères et maints fils sont tombés
En faisant pleurer leurs familles amères,
Maintes veuves dans l’ombre et maintes mères,
Et vos trois trônes, présidents puissants,
Sont bâtis sur un océan de sang
Et sur un sombre mont de cadavres !
Faut-il que la terre sous vos pieds s’ouvre
Et que l’abîme vous montre ce qu’il a
Caché à vos yeux hautains et las,
Leur sang et leurs éternelles cicatrices,
Pour que de leurs vaillants sacrifices
Vous vous souveniez, volages présidents ?
Faut-il que l’enfer immense et ardent
Reluise devant vous, empli de flammes,
Pour que vous vous rappeliez leurs femmes
Et leurs mères qui pleurent dans l’obscurité ?
Grâce à leur rêveuse témérité
Vous avez brisé vos lourdes chaînes,
Dans la nuit de vos prisons inhumaines
A relui l’aurore de la liberté,
Et vous commandez avec fierté
A la Tunisie obéissante
Et raillez l’Opposition impuissante !
Mais vous avez oublié ces héros,
Et ceux qui furent jadis leurs bourreaux
Sont grâce à vous conseillers et ministres,
Griffes sanglantes de l’hydre sinistre,
Ailes de l’harpie qui se ferment sur nous
Et ensevelissent le peuple à genoux
Dans une éternelle prison d’ombre !
Ô, vautours insatiables et sombres 
Qui de la Tunisie rongez la chair !
Sachez que notre pays nous est cher
Et que notre liberté est sacrée !
Ames de la géhenne abhorrées,
Envolez-vous, noires, et retournez-y !
Le peuple hagard ne vous a point choisis
Mais c’est la nuit pâle et inclémente
Qui, pour que vos arrêts nous tourmentent,
Vous a nommés maîtres de ce pays
Et que vous avez bassement trahi !


 Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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