vendredi 11 mai 2012

A une pauvresse

A une pauvresse


Le front courbé comme ton dos,
Appesantie par deux fardeaux :
Ton enfant et ta misère,
Dans les vastes rues tu erres
En montrant rêveusement ta main
Suppliante, à tous les humains !
Jeune, comme une vieillesse soudaine,
La pauvreté blanchit, souveraine,
Ta chevelure et ton cœur !

Quand l’aurore emplit de lueurs
Le firmament, tu te réveilles,
En hiver, tes joues sont vermeilles
Et elles sont vermeilles en été
Comme si l’Amour redouté
Les empourprait avec sa flamme !
Tu erres sans répit, pauvre femme,
Fatiguée, du matin au soir,
Et pourtant, s’ils pouvaient te voir,
Maints poètes, épris de leurs songes,
Eussent chanté tes louanges
Et, amants de leurs lyres armés,
Eussent loué ton front parfumé,
Déesse à la robe déchirée
Par les vains mortels adorée !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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