samedi 12 mai 2012

Marzouki le Petit


Marzouki le Petit


Sinistre bouffon d’un sinistre roi
Dont le nom maudit te remplit d’effroi,
Sombre valet de ton sombre maître,
Ô, petit président et grand traître,
Heureux exilé, illustre fuyard,
Vautour qui contemple les pillards
Et attend qu’ils consomment leur crime
Pour ronger les dépouilles des victimes !
Ignoble esclave, vil conspirateur,
Du Pouvoir impassible adorateur,
Roi errant épris de sa couronne
Qui reçut le sceptre comme une aumône
La main tendue, le regard suppliant,
En gémissant, misérable mendiant,
Pour que Jebali, dans sa chaumière,
Voie ses larmes et entende ses prières
Et lui ouvre les portes du palais !

Prends garde, ô, grand roi ! Ta demeure te plaît,
Tu aimes régner et qu’on obéisse
A tes arrêts et à tes caprices,
Tu es épris de ton palais hanté
Comme on est épris d’une jeune beauté
Et des lauriers qui parent ta tête chauve,
Mais le sang qui des plaies de nos braves
A coulé, aujourd’hui coule toujours !
En lui chantant un poème d’amour,
Ils périrent pour l’immortelle Patrie,
Ils ne périrent point pour que tu pries
De régner, tes magnanimes seigneurs !
Tu vois chaque nuit leurs spectres railleurs
Errer lentement dans ce manoir sombre,
Et tu entends le rire de l’ombre
Dire ton nom en le maudissant
Avec un long rugissement puissant !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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