dimanche 8 avril 2012

Rêve oriental

Rêve oriental


Elle dansait, la douce concubine,
Et de son corps les formes divines
Envoûtaient les cœurs et berçaient les yeux
Comme les oreilles les sons harmonieux ;
Comme ses yeux profonds de mélancolie,
Toute la chambre rêveuse était emplie
De son parfum et de l’odeur du vin.
Elle voyait sans regarder, et en vain
Les regards amoureux et lubriques
Suppliaient son regard, avec panique,
D’obéir, et son sourire presque hautain
De reluire, tel le soleil du matin !
Sous ses parures fines et transparentes,
On devinait la beauté fervente
De son corps blanc comme le lait du désert ;
Souveraine, de la rigueur de ses fers
Elle semblait se venger, radieuse et grave,
En faisant de ses amants ses esclaves
A ses charmes mouvants tous enchaînés !
Car à ses maîtres elle n’a pas pardonné
Ces longues années de servitude
Où, éplorée dans la solitude,
Elle assouvissait leurs obscurs désirs,
Barbares qui la caressaient à loisir,
Chacun lui disant : « mon or pour tes charmes ! »
Loin de leurs yeux, elle versa des larmes
Quand on l’enleva à son père surpris
Et quand on tua l’homme d’elle épris.

Dans les sons et les odeurs tout se noie !
Elle danse. Sa chair est douce comme la soie,
Cette femme sublime ! Plus légère que le vent,
Les ivrognes la contemplent en rêvant,
Tandis que les mystérieuses harmonies
Tristes et gaies à la fois, et infinies,
Bercent cette sirène enchantant ces matelots
Et ferme ses yeux à demi clos. 



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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