dimanche 8 avril 2012

A une beauté devant un bouquet de fleurs


A une beauté devant un bouquet de fleurs


Vois ces fleurs fanées aux pétales noirs !
Contemple ce bouquet, c’est ton miroir !
Ne t’en va pas, de tes grâces amoureuse,
Légère comme la voile que caresse le vent !
Reste ici, et daigne voir, en rêvant,
Le destin de ta jeunesse heureuse !

Vois ces fleurs fanées aux pétales noirs !
Contemple ce bouquet, c’est ton miroir !

Comme le jour radieux tu es belle,
Tes charmes mystérieux et rebelles
Du destin semblent braver le courroux ;
De Vénus tu es la fille et l’aumône,
Tel un ciel matinal qui rayonne,
Ton sourire qui reluit est doux !

Vois ces fleurs fanées aux pétales noirs !
Contemple ce bouquet, c’est ton miroir !

Ton sourire nous berce comme nous endort
Le parfum qui se répand de ton corps !
Ô, tu es le soleil qu’on contemple
Les yeux à demi clos quand il luit
Et en nous éclairant nous éblouit,
Déesse dont nos cœurs sont les temples !

Vois ces fleurs fanées aux pétales noirs !
Contemple ce bouquet, c’est ton miroir !

Mais n’oublie pas que la houle gronde !
Ô, vois ces roses nauséabondes,
Blêmes comme un malade et sans couleur,
Et sache qu’à ta beauté elles sont pareilles !
Hier, pourtant, elles étaient vermeilles,
Ne raille pas leur mortelle pâleur !

Vois ces fleurs fanées aux pétales noirs !
Contemple ce bouquet, c’est ton miroir !

Bientôt, lorsqu’un jour tu vieilliras,
La Mort maudite avec ses dents rongera
Ta chair rêveuse, parfumée et blanche !
Quand après le printemps viendra l’hiver,
Ta jeunesse, jadis chantée par mes vers,
S’envolera, comme l’oiseau loin de sa branche !


Vois ces fleurs fanées aux pétales noirs !
Contemple ce bouquet, c’est ton miroir !

Soyons amants ou amis, peu importe !
Aimons-nous, avant que tu ne sois morte
Et pareille à ces éphémères fleurs
Qui dans leur vase profond et fatal pleurent,
Tombeau transparent où elles se meurent,
Couvertes de rosée et sans odeur !

Vois ces fleurs fanées aux pétales noirs !
Contemple ce bouquet, c’est ton miroir !

 Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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