lundi 9 avril 2012

Mer nocturne

Mer nocturne


Comme dans le firmament un nuage,
La blanche écume, éprise du rivage,
Et qui semblait venir de nulle part
Jetait sur lui de tragiques regards
Quand les ondes, éphémères, inconsolables,
Dans l’immensité incommensurable
Disparaissaient soudain en embrassant
La grève éplorée, et en gémissant !

La nuit était calme et sans étoiles,
Dans la mer on ne voyait nulle voile
Dont les marins, du péril amoureux,
Bravaient les ténèbres et les écueils, preux,
Et les monstres de la mythologie
Aux gueules fumeuses qui sont rougies
Par leur propre flamme et par le sang
Ethéré, de leurs martyrs innocents !
Comme cette mer obscure de ses ondes,
Empli de mes rêveries profondes,
Je contemplais le mouvement infini
Des sombres flots et des vents réunis,
Et j’écoutais la musique plaintive
Que me chantait la lune chétive
Voilée par le ciel noir et jaloux
Qui à mes yeux cachait ses charmes doux !
Près de moi, lorgnant sa récompense,
Un robuste pêcheur, sans impatience,
Bercé par les odeurs et par les sons,
A chaque remou croyait voir un poisson,
Tandis que moi, dans cette nuit sereine,
A chaque remou croyais voir une sirène ! 



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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