mercredi 11 avril 2012

La mendiante et l’enfant

La mendiante et l’enfant


Ne pleure pas, douce enfant
Au sourire triomphant
Et aux larmes rebelles !
La vie est bien belle
Quand on n’a que trois ans !

Comme un fardeau pesant
Ta mère te porte
En frappant aux portes
De ceux qui n’ont pas faim
Pour supplier sans fin
Leurs cœurs avec zèle !
Ta mère criminelle !
Tu erres sans marcher,
Ton visage est penché
Sur les seins arides
De ta mère morbide
Dont le cœur est hagard ;
Sans qu’elle voie ton regard,
Elle marche sous la nue
En montrant dans les rues
Sa suppliante main !
Ô, supplice inhumain,
Enfance qui souffre
En songeant au gouffre
Du salutaire tombeau !
Le monde est pourtant beau
Pour cette douce gamine
Qu’en hiver le froid mine
Et qui, l’été, gémit
Quand le soleil blêmit
Ses joues déjà pâles !
Mais elle est triste et sale
Et elle ne sourit pas
En appelant : « Papa ! »
Chaque homme qui passe
Et, amusé, l’embrasse
Et caresse ses cheveux !
Elle souffre car sa mère veut
Qu’elle porte, impuissante,
De sa misère errante
Le sinistre fardeau
Qui ploie déjà son dos !
Ô, mère coupable !
Enfant misérable
Qui emplit de ses pleurs
Le calice du Bonheur !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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