mardi 17 avril 2012

Combat nocturne (poème épique)



Combat nocturne


Ce poème épique m'a été inspiré par une lecture de l'Iliade, mais aussi en regardant le film "Troie", réalisé par Wolfgang Petersen. La séquence extraite du film en question et que vous pouvez voir en cliquant sur la vidéo (en bas de l'article) m'a particulièrement passionné. 

La nuit est morne et le ciel est sombre,
Sans les voir, on entend dans l’ombre
Les rugissements des puissants guerriers
Qui se battent sans chars et sans destriers
Près de la grève et sur les dunes,
Eclairés par les rayons de la lune,
Pareils à des bêtes fauves, corps à corps,
Acharnés, sans merci et sans remords !
Les bras sont las et les gorges sont sèches,
Dans le champ de bataille il pleut des flèches,
Et la terre est devenue firmament !
Des armes les soldats sont les amants,
Se souvenant peut-être de leurs femmes,
Ils embrassent les lances et caressent les lames,
Sinistres amours ! Depuis dix ans,
Appesantis par les casques pesants
Et par le fardeau de leurs armures,
Ils s’endorment emplis de blessures
Sous leurs tentes trouées qu’assaille le vent
Dans leur ténébreuse solitude rêvant
De leurs doux foyers, de leur douce patrie
Et de leurs épouses amoureuses qui prient
Pour qu’ils reviennent, en lorgnant les mâts,
Ennemies des affres d’un cruel combat,
Eplorées comme des veuves, et déjà lasses
De contempler toutes les voiles qui passent
Devant leurs yeux suppliants et amers. 


Le sang des héros empourpre la mer
Dont les ondes, à tant de guerriers fatales,
Sont rouges comme des rouges pétales.
Ô, Muse, pour qui se battent-ils sans frémir ?
Pour une beauté qui ne peut dormir,
Hélène, épouse de Ménélas, ravie
Par Pâris, et que mille rois envient
A son triste et inconsolable époux
Qui vient à Troie, sombre et plein de courroux,
Assaillir les Troyens et Aphrodite
Et cette forteresse par Zeus maudite
Qui lui cache le sourire radieux
De sa femme amoureuse, aimée des dieux !

Le firmament est blanchi par l’aurore ;
Que font ces guerriers ? Ils se battent encore !
Robustes comme leurs boucliers, ces lions
Rêvent d’emplir leurs coupes à Ilion
Du vin béni de la douce victoire,
Bercés par les lyres éprises de leur gloire
Et qui bénissent leurs travaux éternels
Avec leurs chants qui bénissent le ciel !

Troie, scène de combat nocturne

Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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