mardi 17 avril 2012

L’ennui de la Perfection


L'ennui de la Perfection


Déesse comme un nuage blanche,
Tu es ennuyeuse comme un dimanche
Avec ton front plus que les monts hautain !
Tout en toi me rappelle le destin ;
Tes yeux sombres, ces dards homicides,
L’austérité de ta beauté placide,
Ta chevelure que le vent ne remue pas
Et ta splendeur qui se rit du trépas !

Tu es tranquille comme la mer Rouge
Dont les flots d’airain jamais ne bougent,
Tu n’as point de parfum, muette fleur,
Et tu railles nos joies et nos douleurs !
Fière, tu marches en méprisant la foule,
Tu ne vois point les cœurs que tu foules
Et qui empourprent tes souverains pas ;
Tout pour toi est éphémère ici-bas
Car ta froide beauté est semblable
A un tableau aux lignes immuables
Que le Temps avec ses ongles acérés
Ne ronge pas et ne peut altérer !
Tes charmes n’enivrent pas, mais ils tuent,
Ô, vivante et insensible statue !
Ils damnent les insignifiants mortels,
Leur encens, leurs prières et leurs autels
Et tout ce qu’ils font, tremblants, pour plaire
A tes grâces, ou adoucir ta colère !
Haute sur ton piédestal géant,
Tu te moques de notre noir néant,
Mais tu serais plus belle, reine sans empire,
Si seulement tu pouvais sourire ! 


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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