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café clos Le café est fermé, rongé par la poussière, Et laisse entrer un peu de vent et de lumière, Des spectres aux tables viennent boire et manger, Et ne font aucun bruit, étranges et étrangers. La façade est faite de maintes grandes vitres Noircies par le destin et la pluie, ces bélîtres Qui errent tous les deux et ne sont jamais las ; Des touffes d’herbe poussent et viennent çà et là, Avec obstination, presque avec violence, Rappeler que la vie croît dans le silence Et que la nature sait toujours profiter De chaque fissure, et saura s’y inviter. À travers la vitre on voit tout un monde sombre, Des chaises en rotin et des tables dans l’ombre Qui dorment, impassibles, dans la crasse et le noir Et qui ont désormais la couleur du trottoir, Comme si le café et la rue, ces deux mondes, N’en était plus qu’un seul, qui chuchote et gronde. Et tout cela pousse d’invincibles soupirs Et comme nous, est en train de vivre et mourir Dans un vaste suaire aux blancheurs déchirées D’où jaillissent en criant des âmes torturées. Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène |
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2202.
dimanche 28 décembre 2025
Café clos
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