samedi 2 juin 2018

Le Tribut

Le tribut

Combien de rayons, de verdures,
De chants, de parfums, de couleurs,
D’enchantements et de douceurs
Devons-nous rendre à la Nature,

La grande Nature muette
Qui nous enivre sans merci
Et dont le cœur est endurci
Comme le cœur de ses bêtes !

Ses coupes pesantes sont pleines
De vin ainsi que de poison,
Aussi troubles que les saisons ;
Ô délices inhumaines,

Ô satiété vaste et mortelle !
Nous payons, dans notre tombeau,
Le prix de tout ce qui est beau,
Dans les ténèbres éternelles

Rongés par mille vers sombres,
Dans notre lugubre sommeil
Privés des rayons du soleil,
Couverts de terre et couverts d’ombre !

Nos illusions sont si chères !
Des épaves hier pleines d’or,
C’est ce qui reste du trésor
De nos radieuses chimères.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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