CONTE: LE FORGERON MISÈRE (PARTIE ViI)
VII. Comment Misère piégea le diable derechef
Notre forgeron prit une barre de fer,
Sur des charbons aussi rouges que les
enfers
La porta, la chauffa, empourpra sa
pointe
Et alla au pommier en souriant sans crainte.
Les diables, en voyant cela, devinrent
hagards
Et voulaient descendre, la terreur au
regard,
Mais ils demeurèrent comme cloués aux
branches.
« Alors, l’ami, tu veux prendre ta
revanche ? »
Dit Misère en riant, et promptement alla
Armé de sa barre, piquant de-ci, piquant
de-là,
Avec son fer rouge grillant forces
fesses.
Les diables, eux, poussaient de grands
cris de détresse,
S’évertuant à fuir, ne pouvant faire
rien,
Et hurlaient comme beaux brûlés qu’ils
étaient bien.
« Alors, que penses-tu de mes
pommes ? sont-elles
Délicieuses, l’ami, bien pleines, bien
belles ?
Dit Misère au diable tout en l’aiguillonnant,
Pas d’escabeau, cette fois, mais en vous
bâillonnant
A ce pommier, j’ai bien réussi mon coup,
non ? »
Et le diable criait : « Ah !
Misère, soit bon !
Grâce, l’ami, grâce ! » « Pour
que je vous laisse
Toi et les tiens partir, il me faut ta
promesse
Que tu me laisseras vivre encore dix ans
En me donnant de l’or comme jusqu’à
présent. »
« Promis ! promis !
Laisse-nous partir, Misère ! »
« Descendez, vermines, vous et
votre père.
Quittez cette maison, allez-vous-en d’ici
Ou vous allez puer derechef le roussi. »
Les diables sautèrent du pommier
pêle-mêle,
Endoloris par leurs blessures jumelles,
Et s’en allèrent loin du forgeron, vaincus
La fureur au visage et la rougeur au cul.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2175.
jeudi 10 mai 2018
Conte: Le forgeron Misère (Partie VII)
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