samedi 5 mai 2018

Conte: Le forgeron Misère (Partie II)

 CONTE: LE FORGERON MISÈRE (PARTIE iI) 


II. La récompense que le mendiant, qui n’en était pas un, accorda au forgeron Misère

Misère fit asseoir près du feu son mendiant,
Jeta des bûchettes pour qu’il devînt brillant,
Et le fit mettre à son côté sur l’escabelle
A table, en lui disant : « Votre maigresse est telle
Qu’on arrive à peine à vous voir ! Mangez, monsieur. »
Le mendiant, demeuré jusqu’alors silencieux,
Mangeait en devisant avec ses deux hôtes,
Trouvant le forgeron bon, sa femme un peu sotte.
L’heure d’aller dormir vint ; auprès du bon feu
Misère et sa femme lui dressèrent sous peu
Une couche, et il s’y étendit avec joie.
Le lendemain matin : « Je reprendrai ma voie,
Dit le mendiant à ses deux hôtes en rêvant,
Mais je vous raconterai une histoire avant :
J’ai frappé d’abord à la porte d’un riche,
Homme au cœur bien mauvais et qui est bien chiche.
Au lieu de me faire l’aumône, courroucé,
Comme un malpropre cet homme m’a repoussé,
Mais toi, Misère, qui as tant de mal à vivre,
Pourtant, comme les saints bénis dans le Livre,
Tu n’as pas dédaigné un mendiant pauvre et vieux.
Tu ne le regretteras pas : je suis le bon Dieu.
Je te récompenserai : demande trois choses
Et elles te seront accordées ; dis et ose. »
La femme de Misère alors lui dit tout bas :
« Nous sommes bien pauvres et nos enfants bien las !
Demande la richesse au bon Dieu, Misère ! »
« Laisse-moi réfléchir donc un peu, commère !
Lui répondit son homme, qui semblait méditer
Ce qu’il demanderait au divin invité.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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