mercredi 30 novembre 2016

Le supplice d'Orphée

Le supplice d'orphée

Gregorio Lazzarini, Le Meurtre d'Orphée ou Orphée dépecé par les Ménades (v. 1698) 

Armées de leurs thyrses et vêtues de nébrides,
Les sombres Ménades que le vin débride,
Farouches déesses des ténébreux plaisirs,
De l’extase mortelle et des fatals désirs,
Révoltées par l’amour d’Orphée et d’Eurydice,
Les yeux pleins de feux et les bouches d’immondices,
Massacrent le triste poète qui gémit 
En répétant le nom de sa belle, et frémit
Plus de l’avoir perdue que des rouges lances
Qui tombent sur son cœur blessé avec violence ! 

S’acharnant sur Orphée avec de grands sursauts,
Elles veulent couper son corps en cent morceaux
Et les jeter à tous les coins de la terre !
Ivres de folie et ivres de mystère,
Elles le pincent avec délices, et leurs dents
Le mordent, balafré par leurs ongles ardents ! 
Elles lui arrachent les cheveux, et veulent 
Lui arracher les bras et les pieds ; leurs gueules
Vomissent l’injure féroce et le mépris,
Et elles emplissent les bois de leurs grands cris ! 
Sa lyre, comme son cœur épris, est brisée,
Il est leur victime et il est leur risée,
Eurydice est perdue, hélas ! et pour toujours !
Il souffre et rêve et se souvient de son amour. 


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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