samedi 29 octobre 2016

La relégation d’Ovide

la relégation d'ovide

Eugène Delacroix, Ovide chez les Scythes (1859)

A mon cher ami: Florian David

A Tomis, parmi les Grecs et les Gètes,
Chaque soir, chaque aube et chaque matin,
Ovide exilé, morne poète,
Emplit de soupirs le monde latin.

Il contemple les sinistres ondes,
Le cœur torturé, une larme à l’œil,
Et leur dit : « Que vous êtes profondes !
Ô mer, vaste mer, tu es un écueil ! »

Aux vents il dit : « Allez à Auguste !
Soyez mes émissaires, fils des dieux !
Dites-lui que d’un exil injuste
Je gémis, malgré le soleil radieux ! »

Et aux oiseaux : « Si j’avais des ailes,
Comme vous, habitants du clair azur,
Que je les déploierais avec zèle
Jusqu’à la divine Rome au front pur !

Rome aux mille beautés volages et blanches,
Rome aux marbres luisants, aux temples fiers,
Rome où comme vous sur toutes les branches
Je chantais joyeusement, jadis, hier ! »

Mourir loin de son Italie natale !
Le poète contemple, plein d’émoi,
La mer éternelle aux grâces fatales,
Se demandant : « Se souvient-on de moi ? »


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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