CONTE: comment andré coupa le nez du curé (PARTIE I)
I. Ce qui arriva au frère d’André quand il alla
faire fortune
Jadis vivaient,
par le destin cruel punis,
Trois frères,
qui étaient trois hères démunis.
L’aîné dit un
jour : « Je veux faire fortune,
La misère depuis
longtemps nous importune
Et elle me
lasse, frères, comme un fardeau
Qui a appesanti
et mes pieds et mon dos. »
Et le voilà qui
fait ce qu’il dit et, preste,
S’en va en route
sans trembler du sort funeste
Et qui rencontre
sur son chemin un curé,
Un méchant
bonhomme cruel et déluré.
Il lui demande
quel est le but de sa marche :
« Sire,
voilà trois jours entiers que je cherche
Quelqu’un qui
veuille de moi comme serviteur. »
« Viendras-tu
avec moi ? » « Oui, par le Créateur !
Mais il me faut
cent francs par mois, car je souhaite
Faire fortune
après comme vous la faites. »
« Entendu.
Et je t’offre à dormir et souper
A une condition :
que je peux te couper
Si tu n’obéis
point à mes moindres ordres
Le nez. » Le
jeune homme s’écria alors : « Gladre !
Vous plaisantez
sûrement, mais je vais accepter. »
Et le curé
souriait, sombre, avec volupté.
Au déjeuner il
dit à son serviteur : « Mange
Ce son de mes
cochons. » « Vous êtes bien étrange !
Lui répondit le
jeune homme, ou vous voyez mal
Que je suis un
homme et ne suis point animal. »
« Tu n’en
mangeras pas ? » « Non ! » « Et notre pacte ?
Viens que je te
coupe le nez. » Fier de son acte,
Cet horrible
curé le fit, et exilé
Le pauvre jeune
homme retourna mutilé
Chez lui, et
raconta l’aventure à ses frères.
Le second dit : « Par
Dieu ! De ce téméraire
Je vais me
venger, moi, s’il ose me croiser !
Et s’il se croit
rusé je vais l’apprivoiser. »
Et s’en alla à
son tour, méditant vengeance
Et courant le
péril avec diligence.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
dimanche 22 novembre 2015
Conte: Comment André coupa le nez du curé (Partie I)
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