mercredi 25 septembre 2013

Les écoliers



Les écoliers
 
Vois-les, mon cœur. Comme de sombres voyageurs,
S’aventurant dans les ténèbres redoutables,
Ils errent, appesantis par leurs lourds cartables,
Ces gamins amoureux des chants et des lueurs !

Comme des héros de leurs patries exilés,
Ils ont l’air sombre et l’allure tragique,
Ils vont en contemplant le ciel, poètes antiques,
Et ne rêvent que de fuir et de s’envoler,

Car marcher leur fait mal ! Leurs pas sont tellement lourds
Que, eux qui ont six ans, semblent octogénaires,
Et ils ne songent qu’à jouer sous l’aurore claire
Et à courir dans les bois comme le ruisseau court !

Le savoir ? un fardeau pour ces charmants petits !
Leurs maîtres ? des bourreaux ! La salle de classe
Où ils s’asseyent chaque jour à la même place,
Une prison dont nul prisonnier n’est sorti !

Ils ne comprennent pas pourquoi ils doivent porter
Ces faix et ces chaînes ; dans cette salle étroite
Où ils ont souvent la tête lourde et les joues moites,
Ils soupirent et ils font semblant d’écouter

Leurs bourreaux, et attendent l’heure de la liberté
Pour briser les sombres fers qui les accablent
Et les retiennent à leurs éternelles tables,
Ces captifs du savoir et de la vérité !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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