Après le Jugement dernier
L’univers se
cache, comme une femme nue,
Derrière un voile
d’ombres, effrayé des lueurs,
A l’œil éternellement
ouvert du Seigneur,
Et l’on sent
partout un vague parfum d’abîme.
Heure terrible aux
mauvais, aux bons magnanime !
Dans l’immensité
noire, on peut entendre encor
Pareil à une voix
plaintive, l’écho du Cor
Qui réveilla les
morts de leurs tombes profondes.
Au fond de l’abîme,
quelque chose gronde,
On eût dit qu’une
lyre mystérieuse chantait
Un chant infini et
que l’ombre répétait.
Dieu dit à Azraël : « Que
rien ne demeure !
Que toutes les
bêtes périssent, que tous les hommes meurent ! »
Et l’ange de la
Mort obéit en tremblant
A Celui qui règne
sur le blanc firmament.
Dieu lui demanda : « Qui
reste ? » Et l’ange
Répondit : « Vous
êtes Celui qui point ne change,
Et vous êtes
omniscient. Seigneur, hormis le vent,
Moi et Gabriel,
rien n’est désormais vivant. »
Dieu roula la
terre et les cieux dans sa main droite
Et ordonna : « Que
le vent qui dans les cimes hautes
Devant mes yeux
ose errer imprudemment,
Périsse. » Le
vent périt. Avec un grondement,
Dieu demanda à l’ange : « Qui
reste encore ? »
Et l’ange répondit : « Moi
qui vous implore
D’être clément,
ainsi que Gabriel, restons. »
Les deux anges
courbés murmurèrent : « Nous sentons
Notre fin proche ;
ô, Dieu ! Sauvez-nous des affres
De la mort, et
sauvez nos âmes du gouffre ! »
« Périssez.
Ordonna Dieu. Vous fûtes créés
Pour remplir une
mission. Et vous êtes ployés
En ce moment
devant moi car elle est remplie. »
Les deux anges
périrent. Avec sa voix qui plie
Les existences et
les abîmes, Dieu gronda
Et au néant muet
et pâle demanda :
« Qui reste ?
Qui reste ? Où sont ces hommes sombres
Dont les cœurs ténébreux
étaient emplis d’ombre ?
Où êtes-vous,
pécheurs ? Où êtes-vous, oppresseurs ?
Où êtes-vous,
mortels arrogants et sans peur ? »
Rien ne répondit.
Et Dieu dit : « C’est Moi qui règne
Sur toute la
création, et que les cieux craignent !
Je suis le Seul,
je suis l’Unique et l’Éternel ;
Réjouissez-vous,
hommes bons, et tremblez, criminels ! »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
dimanche 4 novembre 2012
Après le Jugement dernier
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: