Les Noyés
Une tragédie qui ne cesse de se renouveler: une embarcation chargée
d’immigrés clandestins tunisiens a fait naufrage dans la nuit de jeudi à
vendredi 7 septembre au large de l'île italienne de Lampedusa, selon l’AFP. Ces
jeunes en quête de "l'éden romain" qui ne cessent de trouver la mort
doivent nous alarmer...
Ô, cachés dans la
mer sombre et profonde,
Vous dormez dans
la couche des ondes
Pâles, oubliés,
désespérés et seuls,
Enveloppés dans l’humide
linceul
Des flots fatals,
qui grondent et gémissent !
Comme des
condamnés livrés au supplice,
Les marins qui
passent entendent vos cris,
La mer vaste et
farouche vous a pris
A vos douces
mères, à vos mères jalouses,
A vos pères, à vos
fils, à vos épouses !
Ô, pourquoi avoir
bravé le trépas ?
A l’abîme vous
conduisirent vos pas !
L’océan raille les
espérances humaines ;
Vous rêviez des
yeux d’une belle romaine,
De Rome vous
voyiez reluire les trésors,
Et aujourd’hui,
vous êtes roides et morts !
Vous voyiez les
rivages de l’Italie,
Eden qui brille
sans mélancolie,
Empli par les
bruits des fleuves de miel ;
Bercés par les
lyres des anges du ciel,
Vous vous
endormiez dans les bras tendres
D’une nymphe
blonde, qui semblait attendre
Que vous
montassiez au blanc firmament
Pour vous
embrasser éternellement !
Ulysses, vous
songiez à vos Pénélopes,
Aux auréoles qui
les enveloppent
Et à leurs
sourires aimables et contents,
Vous oubliâtes la
mort qui vous attend
Et qui guette
incessamment les voiles !
Vous avez raillé
les étoiles,
Les phares, les
orages et les dangers,
Vous avez péri,
blêmes et étrangers,
Sans atteindre l’invisible
havre !
Les flots
appesantis par vos cadavres,
Fétides et
empourprés par votre sang,
Poussent des
rugissements affreux et puissants,
Vos veuves, seules
dans leurs demeures,
Se souviennent de
vos promesses et pleurent,
Et à vos enfants,
ces charmants petits,
Disent : « Vos
pères sont vivants et sont partis
Et reviendront un
jour de Venise,
Courbés par le
fardeau des friandises
Et des jouets qu’ils
vous offriront
Quand ils
embrasseront vos joues et vos fronts ! »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
mardi 11 septembre 2012
Les Noyés
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