Le Pardon
La géhenne dit à
Dieu : « Mon feu me consume
Et depuis des
siècles innombrables il s’allume
Radieux et
éternel, en embrasant mon flanc !
J’attends les âmes
damnées et les pécheurs tremblants
Qui s’endormiront,
quand viendra la fin du monde,
Dans la couche
enflammée de mes entrailles profondes
Rongés par ma
griffe et accablés de fers !
Dieu, vous m’avez
créée avant votre univers,
Avant Adam, avant
les anges et les âmes,
C’est de votre
lumière que vient ma flamme
Comme les océans
viennent de vos pleurs,
Bien avant les
étoiles, bien avant les fleurs,
Quand toute la
création n’était qu’une pensée
Dans votre esprit,
j’étais là, de reluire lassée !
Je suis la gueule
de votre éternel courroux
Comme l’éden est
la bouche de votre pardon doux,
Comme vous je sais
les noms de tous les infidèles
Dont les noirs
péchés font remuer mes ailes
Pour empourprer
mon feu qui est déjà ardent ;
Je veux les
déchirer ensemble avec mes dents !
Avec mes griffes
je veux ronger leurs chairs coupables !
Je suis lasse
d’attendre, châtions ces misérables
Qui ont fait le
mal et qui vous ont renié !
Que cette heure
soit l’heure du Jugement dernier
Car par trop de
péchés mes flammes sont rougies !
Eteignez le soleil
comme une pâle bougie
Et ordonnez à vos
archanges courroucés
De descendre sur
Terre et de la terrasser ! »
Calme, Dieu
répondit à la furieuse géhenne :
« Attends que
l’heure fatale du Jugement vienne »
Quinze siècles
passèrent, d’années appesantis,
Et le cor terrible
du Jugement retentit
En réveillant les
morts de leurs tombes étroites.
Dans les ténèbres
immenses, la géhenne moite
Hurla : « Justice,
vengeance et châtiment ! Enfin !
Venez, âmes
damnées ! Venez, pécheurs ! J’ai faim ! »
Ô, heure terrible,
affreuse et solennelle
Où reluit le
glaive de la justice éternelle
Et où le dernier
homme contemple le premier !
Jour doux aux
justes et aux méchants meurtrier
Où l’immensité
s’ouvre comme s’ouvre une porte,
Où tout est
éternel car la Mort est morte
Et où tout est
courbé par la divine loi !
Dieu souffla sur
l’enfer et lui dit : « Éteins-toi »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
samedi 30 juin 2012
Le Pardon
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