aux ruelles
J’aime à me
promener dans ces sales ruelles
Où la vie
devient plus sombre et plus cruelle,
Où l’on trouve,
pareils à nos rêves blasés,
Les chats par
les grandes voitures écrasés,
Et où dans l’ombre
on boit et un jour on crève !
Avant de
commencer la vie s’y achève,
L’enfant qui y
est né tète le maigre sein
De la pâle
Misère, et dans sa blanche main
Tient déjà le
couteau sanglant et invisible
Avec lequel il
va égorger, impassible,
Toute la société
se moquant de sa faim !
Le crime, dans
ces rues, est comme un jour sans fin
Qui reluit
derrière toutes les fenêtres ;
Avec les affamés
on fabrique les traîtres,
Avec les
condamnés on fait les criminels !
Ô fruits
avariés, pourrissements éternels !
Vous tombez
lentement de l’arbre de la Vie,
Restez sur les
trottoirs, là où tout vous oublie,
Là où ce qui passe
vient vous fouler aux pieds
Et vous rouler
loin de son regard comme il sied,
Et on vous
refuse même les poubelles
Et le bec de l’oiseau
errant au-dessus d’elles !
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2194.
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lundi 8 avril 2019
Aux ruelles
lundi 3 avril 2017
Le crime de Yaël
le crime de yaël
James Northcote, Yaël et Siséra (1787)
Yaël enfonce le piquet de sa tente
Dans Siséra qui dort de son acier vêtu,
Et dans sa frêle main que rien n’épouvante
Tient fermement la fleur de son vieux dard pointu,
Dans l’autre un noir marteau tout fait de ténèbres,
Et s’apprête à occire un ennemi aux fers
Du dangereux sommeil, ce linceul funèbre,
Et qui se réveillera, le matin, en enfer,
Bercé par la chanson lugubre et monotone
De Charon, le nocher des âmes sans pitié,
Et dont le vieux cœur est un peu d’automne
Qui ignore l’amour comme l’inimité.
Yaël semble compter, penchée sur sa victime,
Le nombre éphémère de ses derniers soupirs,
Et elle contemple ce vivant abîme
Dans sa sombre couche tardant à s’assoupir !
Pareil à un soleil radieux et étrange,
Dans ses yeux ténébreux comme deux profonds puits,
Aussi clairs que les cieux où chantent les anges,
Le forfait rayonne et le meurtre reluit,
Rêvant comme le mort qui l’air de vivre,
Dont le cœur cessera de battre dans son sein,
Meurtrière qui de son meurtre s’enivre,
Jusqu’à la gorge emplie de son violent dessein.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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dimanche 30 octobre 2016
Le Crime d'Ugolin
Le crime d'ugolin
Eugène Delacroix, Ugolin et ses fils dans la tour (1860)
Ugolin et ses fils se meurent lentement
Dans une sombre tour, emplie des chuchotements
Des spectres et des rats et des choses impures
Qui hantent éternellement leur prison obscure.
Assoupis par la soif, endormis par la faim,
Victimes et bourreaux, leur supplice est sans fin,
Leurs nobles vêtements sont d’affreuses guenilles ;
Le tyran de Pise voit mourir sa famille
Et semble méditer quelque dessin puissant.
Dans une tour tout ce qui reste de son sang
Est répandu, auprès de lui, dans les ténèbres !
Trépasser âprement dans ces lieux funèbres
Comme un coupe-jarret, comme un obscur voleur !
Son fils aîné gémit et change de couleur,
Son fils cadet est mort, étant le plus faible,
Les deux autres se sont évanouis. L’œil trouble,
Le cadet soupire : « Que ferons-nous, père ?
Nous allons tous mourir ici ! Je désespère
Car rien ici-bas ne viendra nous secourir.
Etranglez-moi, père, je suis las de souffrir !
Ah, s’il faut trépasser, que ce soit par vos mains !
Nous, nous ne verrons pas le soleil de demain,
Mais vous, vous avez plus de vie et de force,
Car nous nous sommes les feuilles et vous êtes l’écorce
De l’arbre de notre famille qui tombera.
Que faire ? Hélas ! mon cœur bientôt succombera ! »
Calme et terrible, sans tristesse et sans colère,
Ugolin lui répond : « Mon fils, mangeons ton frère. »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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