mercredi 21 avril 2021

Une femme et un érudit

une femme et un érudit

À Dieu appartient tout ce qui est aux cieux et sur la terre. Il embrasse tout l’univers de son immensité. (Coran, 4, 126)

Un érudit, jadis, du peuple d’Israël,
Qui était pieux, et sur terre un homme du ciel,
Avait épousé pour la vie une femme
Qu’il aimait tendrement de toute son âme.
Or sa femme mourut subitement, un jour,
Et l’érudit, le cœur torturé par l’amour,
Fut si triste qu’il se cacha dans sa demeure
Où il voulait rester jusqu’à sa dernière heure,
Et il ne désirait, dans son tombeau hagard,
Sur aucun être humain arrêter son regard.

Une femme entendit sa douloureuse histoire
Et voulut consoler son âme noire.
Elle alla chez lui, mais il ne voulait rien voir
Et il ne daigna pas alors la recevoir.
Or elle était tenace, et cette femme forte
Demeura tout le temps debout devant sa porte
Et dit à ses amis que son érudition
La sauverait, et qu’au nom de la religion
Il fallait qu’elle lui parlât d’une affaire.
L’érudit lui ouvrit enfin. « De tes lumières,
Dit-elle, j’ai besoin. Jadis j’ai emprunté
À ma voisine des bijoux que j’ai portés.
Je les ai prêtés même à d’autres personnes.
Aujourd’hui, elle veut que je les lui redonne.
Dois-je le faire ? » Alors l’érudit, étonné,
Répondit : « Il faut, bien sûr, les lui redonner. »
La femme reprit : « Mais elle m’en dépossède
Alors que je les ai eus longtemps. » « De son aide,
Dit l’érudit, il faut donc la récompenser.
Rends-lui ce qui est sien, n’ose pas l’offenser. »
La femme s’écria : « Que le Seigneur t’accorde,
Ô érudit béni, sa miséricorde !
Comment as-tu pu être à ce point marri ?
Dieu t’a prêté quelque chose et te l’a repris. »
L’érudit la comprit, et cette femme sage
Le consola et lui redonna du courage.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: