mardi 5 janvier 2021

Les trois flèches

les trois flèches

Que l’image des souffrances ne vous arrête point dans la poursuite des infidèles. Ils ont comme vous leurs peines, et vous avez de plus qu’eux un espoir fondé sur le Dieu savant et sage.(Coran, 4, 104)

À Dhat al-Riqa, dans le feu de la guerre,
Une femme tomba des croyants prisonnière.
Son maître, qui était à ce moment absent,
Jura, à son retour, de répandre le sang.

La nuit vint. Comme on se reposait, le Prophète
Dit à ses compagnons : « L’ennemi nous guette.
Qui veut être notre garde ? » Des Émigrants
Un homme se leva, qui était des plus grands,
Ammar ibn Yasser, et dit : « Moi ! » des Ansarites
Ce fut Abbad ibn Bishr, de noble conduite,
Homme courageux et pieux, qui se proposa,
Et le prophète, avant qu’il ne se reposât,
Leur donna l’ordre de surveiller la montagne.
Abbad dit à Ammar qui l’accompagne :
« Veux-tu que je surveille au début de la nuit
Ou à sa fin ? » Ammar lui répond : « Je puis
Surveiller à sa fin. » Il dort, et l’autre prie.
L’homme qui voulait se venger, plein de furie,
Arrive, et dès qu’il voit le garde veiller,
Lui décoche une flèche. En train de prier,
La flèche blesse Abbad, alors il la retire
De sa blessure et prie toujours. Dans son ire,
L’autre le blesse une deuxième fois. Alors
Il prie après l’avoir retirée de son corps.
Une troisième fois une flèche le blesse,
Il la retire et prie encore, sans faiblesse.
Sa prière finie, il va dire à Ammar :
« Je suis blessé, frère ». Comme d’un cauchemar,
Prenant son sabre dans sa main forte et sûre,
Ammar se réveille, et en voyant les blessures
S’écrie – on les eût crues faites par des couteaux – :
« Pourquoi ne m’as-tu pas réveillé plus tôt ? »
Abbad répond : « Trois flèches ont sifflé sur ma tête
Et je voulais d’abord finir une sourate.
J’eusse aimé mourir en priant, mais il fallait
Surveiller comme le Prophète le voulait. »


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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