jeudi 20 août 2020

Re-Venise

  RE-RENAISSANCE

D’après le poème  « Venise » de Nicolas Martin (1814-1877) duquel je ne garde ici que la première strophe

 

Il semble qu’un soupir, un éternel soupir,

Peuple l'air embaumé d’échos mélancoliques ;

C’est un soupir qui sort de ces brillants portiques

Qu’habitaient autrefois les chants et le plaisir.

 

Ainsi qu’une fumée d’usine, un brouillard lourd

Se répand lentement dans toute la nature,

Et il cache maintes terribles créatures

Qui emplissent les ténèbres de leurs pas sourds ;

 

Le sommeil de la ville est fécond en cauchemars,

Des visions en jaillissent, étranges et ténébreuses

Comme d’une source des ondes nombreuses, 

Les unes armées de griffes, les autres de dards.

 

Les gondoles passent dans cette inondation,

Spectres qui errent seuls dans l’ombre pesante

Sous le pâle flambeau de la lune luisante

Et qui n’éclaire plus aucune passion !

 

Et tout cela rêve, couvert d’un grand linceul

De quelque chose de majestueux et sombre,

L’horreur, déjà vaste, s’agrandit dans l’ombre

Et augmente la nuit des voyageurs seuls.

 

Pourquoi ces ténèbres ? C’est notre cécité !

Pourquoi cette fumée ? On brûle nos rêves !

Et jamais le soleil bienfaisant ne se lève

Au-dessus des ruines de ce désert hanté.



Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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