samedi 11 juillet 2020

Re-Quelles obscurités, quels importuns nuages

RE-quelles obscurités, quels importuns nuages

D’après le poème  « Quelles obscuritez, quels importuns nuages » d’Antoine Favre (1557-1624) duquel je ne garde ici que la première strophe

Quelles obscurités, quels importuns nuages,
Vont de mon âme, hélas, le jour obscurcissant !
Son soleil n’y luit plus, et le teint pâlissant
De la lune n’y rend que frayeur et qu’ombrages.

Le ciel est ténébreux et mon âme est sombre.
Comme si je marchais dans des lieux souterrains,
Je vois avec effroi briller les jours d’airain,
Ces pâles étoiles que dévore l’ombre.

Souvent, je contemple de loin ma propre vie
Sans rien voir. Le rideau fatal toujours tombe,
Il m’arrive de voir des fleurs et des tombes
Et l’heure ailée qui par l’heure ailée est suivie.

Je suis comme un coureur dans une chambre étroite
Qui prend son élan et court, se heurtant aux murs,
Et qui ne peut sortir de son néant impur,
Les membres fatigués et le front moite ;

Je suis comme un captif accablé de ses chaînes
Et qui marche toujours dans son sang et ses fers
En cherchant un peu de lumière et un peu d’air
Loin du gouffre de la tyrannie humaine.

Il fait noir et chaud dans ce monde funèbre,
Nous errons, la sueur au visage et au cœur,
Dans l’humidité qui opprime et qui fait peur,
Tremblant des insectes rampant dans les ténèbres.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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