mercredi 8 juillet 2020

Re-À des cimetières

RE-à des cimetières

D’après le poème  « À des cimetières » de François Tristan L’Hermite (1601-1655) duquel je ne garde ici que la première strophe

Séjour mélancolique, où les ombres dolentes
Se plaignent chaque nuit de leur adversité
Et murmurent toujours de la nécessité
 Qui les contraint d’errer par les tombes relantes,

Les ombres de nos morts, fragiles et altières,
Aussi éphémères que nos vagues souvenirs,
Muettes et grandes comme les grands menhirs,
Errent éternellement dans les cimetières.

Personne ne les voit, elles ne voient personne,
Elles forment parfois un seul être géant
Quand il marche aveuglé par le profond néant,
Ce soleil qui au ciel de l’au-delà rayonnes.

Les fleurs qu’on a laissées sur leurs épitaphes
Se sont vite fanées et n’ont plus de parfum,
Leurs noms sont devenus une phrase sans fin,
Leurs vies sont devenues un seul paragraphe.

Rien ne les a sauvés de la mort invincible,
Rien ne nous sauvera de l’invincible mort,
Elles sont des voiles à la recherche du port,
Brisées par les écueils du ciel impassible.

Un jour elles trouveront le repos, peut-être,
Sauvées par l’étreinte rude de l’infini
Qui loin des illusions du monde les bannit ;
Le tombeau est la porte et il est la fenêtre.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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