samedi 25 juillet 2020

Re-L'avarice

RE-l'avarice

D’après le poème  « L’avarice » de Bonaventure des Périers (1510-1543 ou 1544) duquel je ne garde ici que les deux premiers vers.

Voyant l’homme avaricieux
Tant misérable et soucieux
Dans le monde où nous sommes,
Je me dis souvent que l’homme
Est aussi mesquin que bas,
Et de le voir je suis las.
Dans l’ombre, sans paresse,
Il compte ses richesses
Comme un prisonnier amer
Compterait ses pesants fers ;
La nuit, il énumère
Ses nombreuses chimères,
Et se dit qu’en vérité
Cela est bien mérité :
Vaste voiture, piscine,
Vieux vases venus de Chine
Et mille autres bibelots,
Et Vénus qui sort des flots,
Sa femme, quand il rentre,
Le soir, à son antre,
En la trouvant qui l’attend
Le sourire bien content.
Elle aussi, il la possède.
Quant à tous ces aèdes,
Quant à ces pauvres manants,
Il les trouve bien gênants
Et jamais ne leur donne
De son or qui rayonne
Pour lui seul, vivant et mort,
Au fond de son coffre-fort.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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